Un photographe de presse rencontre une avocate qui s'apprête à plaider dans un procès. Entre le dragueur un peu vulgaire et la distinguée bourgeoise se met en place, dans la première partie du film, une comédie sentimentale insignifiante où Henri Vidal cabotine un peu et où Michèle Morgan n'a rien d'autre à faire que sourire gracieusement.
Le film de Decoin, avec un Michel Audiard pas très inspiré par le sujet, sonne le creux. Alors, le réalisateur introduit un rebondissement qui étoffe un peu le personnage de l'avocate: son rapport avec l'alcool.
Le procédé introduit un ton plus grave et il aurait pu faire un vrai bon thème si les auteurs ne le traitaient pas si mal, entrainant dans sa perte Michèle Morgan, dont on comprend bien l'intérêt qu'elle a pu trouvé dans le rôle de Catherine. Decoin réalise un film de l'ancienne époque, à l'image de ses séquences dans un quartier populaire parisien...de studio. C'est faux et maladroit, tant dans l'écriture que dans le direction d'acteurs. Par manque de sensibilité, sinon de sincérité, et parce que les personnages manquent tellement d'authenticité, voire de comportements logiques, le film frôle le grotesque et, d'ailleurs, il n'évite pas une dénouement théâtral avec effets de manche à tout point de vue. Le cri du coeur trop compassé de l'avocate, à propos du mal social qu'est l'alcoolisme, se perd probablement dans l'indifférence.