Les regards en disent plus long…
Pas de dialogue dans ce film, juste des images, de la musique, et la solitude. La solitude d’un jeune homme qui aimerait bien trouver une partenaire pour danser, mais la tâche n’est pas si facile. On est dans les années 50, dans une salle de bal de banlieue.
J’ai lu que Jean-Daniel Pollet, alors seulement âgé de 21 ans, fit quelques prises de vue dans des guinguettes en bord de Marne et découvrit alors une gueule, Claude Melki, qu’il retrouva puis embaucha pour son film, de même que des habitués des lieux, et que certains ont comparé à Buster Keaton.
Ici, Jean-Daniel Pollet, pour son premier film, s’attache aux détails, et s’intéresse aux stratégies de séduction, à la concurrence, à l’impossible intégration dans le groupe, ou alors seulement au prix d’artifices. Il filme bien la mélancolie, mais aussi la joie de vivre, le bonheur de ces couples se déhanchant sur la piste. Pollet filme ici des danseurs en grande partie noirs ou originaires d’Afrique du Nord, qu’on voit rarement dans les films à l’époque ; il semble qu’il aime filmer les marges, ou des personnages un peu à l’écart, comme celui incarné par Melki.
Au final, on a là un court métrage modeste mais assez original et très plaisant malgré l’absence de dialogues.