J’ai toujours été un plus grand fan d’Alien que de Predator, surtout que mon premier visionnage de ce film culte s’était soldé par une semi-déception. Cependant, ce deuxième essai semble quand même donné honneur au statut du film et de sa créature. Le Xénomorphe reste mon préféré, mais je dois admettre que la construction de ce film le rend tout aussi intéressant. Dommage que la scène d’intro grille le côté SF/extraterrestre, parce que le début du film est vraiment bien foutu pour nous mettre dans l’ambiance anxiogène, presque poisseuse, de la jungle : on est oppressé, ça suinte de partout, on sent la menace sans la voir… Puis le film change de forme petit à petit, se muant en chasse à l’homme où la paranoïa devient omniprésente jusqu’à parvenir à son dernier acte, et ce duel final impressionnant et légendaire, que ce soit dans la valeur symbolique qu’il embrasse (le retour à la bestialité) mais aussi sa mise en scène.
Niveau casting, on a un bon lot de testostérone. Avec Schwarzy qui mène le file sur ses épaules avec une aisance naturelle (sans doute un de ses meilleurs rôles), mais également toutes ses bandes de commandos qui ne serviront certes que d’objets sacrificiels mais apporte quand même une touche particulière au film (Sonny Landham en tête, ainsi que Carl « Appolo » Weathers). Sur le plan technique, la musique de Silvestri est toujours aussi efficace, les décors nous plongent dans cette jungle prison, ce que la mise en scène n’hésite pas à transformer en un huis-clos. La réalisation restera d’ailleurs très simple, et réussira à pallier le budget limité pour rendre le Predator aussi effrayant que si on le voyait. Si le design de la créature et les scènes d’actions restent impressionnant, on admettra que certains effets spéciaux ont quand même vieillis.
Un film d’action culte et parfaitement orchestré. Alors certes, il a pas mal de défaut et il y a eu bien meilleur, à mon sens, dans le genre. Mais la création de la mythologie et son dernier acte le rendent unique.