Ce film, en plus d'être un chef d’œuvre du cinéma d'action, est surtout un petit miracle au vu des conditions de son tournage.
Convoquons une demi-douzaine d'acteurs/catcheurs bodybuildés pour les faire tourner pendant des mois dans la moiteur et la chaleur étouffante de la jungle amazonienne. Qu'est-ce qui peut mal se passer?
Entre un garde du corps engagé pour éviter qu'un acteur ne se batte avec d'autres personnes de l'équipe et les crises d'égo des uns et des autres, ça paraît à peine de croyable que le réalisateur (mais pas que) ait réussi à gérer tous ces problèmes pour nous livrer un produit de cette qualité.
Ce qui démarre comme une mission d'exfiltration subtile (non) se transforme en traque durant laquelle tous les personnages se font dézinguer les uns après les autres, se montrant finalement impuissants face à un adversaire invisible et implacable.
Et c'est la force de ce film, ce contre-pied qui nous montre des tanks à grande gueule finalement très vulnérables.
La tension est super bien maîtrisée, les effets spéciaux ont plutôt bien vieilli et certaines scènes sont devenues cultes. Le tout accompagné par l'excellente bande originale de Alan Silvestri.
Stan Winston a fait du très bon boulot dans la conception de la créature du film, dont le design mêle intelligemment l'organique (avec une forme humanoïde assez concrète malgré ses proportions) et une technologie de pointe.
Avec toute la sympathie que je porte à Jean-Claude Van Damme, je suis content qu'on ait échappé à la version d'origine. Dire que le Predator aurait pu faire du kick-boxing...