Attention, le visionnage de ce film peut vous rendre positif à la testostérone.

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film."


Scénario :
Etudiez bien ce troupeau de biche égaré. Après avoir fait fuir un groupe de musaraigne qui s'abreuvait à leur point d'eau, voici l'heure de rentrer au bercail. Toutefois, la meute semble s'être perdue dans la forêt et elle est suivi par un loup. Celui-ci en tue une, puis une autre pour son plaisir cruel...


... non, en fait, je raconte de la merde, le loup chasse en meute et ne chasserait pas pour le plaisir. Le seul connard qui tue pour le sport c'est l'homme. Faut aller chercher parmis les extra-terrestres pour trouver une créature plus vicieuse. Et encore !



En tant que sujet d'étude :



"Predator" est le film que j'ai pris afin d'étudier le cinéma de John McTiernan un réalisateur (en prison) dont j'ai vu plusieurs de ses films, comme Piège de Cristal, Une journée en enfer ou Last Action Hero.


L'homme est à la fois connu pour faire des films d'actions qui offrent une distance ou un certain humour qui provoque un décalage. C'est le cas avec Last Action Hero, qui, tout en étant une parodie est aussi franchement bien réalisé sur ses scènes d'action, ou à l'inverse avec Piege de Cristal qui tout en étant un film d'action possède un humour, des blagues metas et une formule qui sera mainte fois repompée. (Au point que le "Die Hard-like" sera même un genre en lui même.)


Or, j'ai eu du mal à retrouver ce même décalage dans Predator, qui s'offre pourtant très premier degré. Alors, c'était la première réalisation du bonhomme pour un studio Hollywoodien et à mon avis, il voulait se faire une carte de visite en réussissant à filmer, pour Joel Silver, sérieusement un pitch qui avait été prévu initialement comme une vaste blague : Rambo contre les Extra-terrestres.


Et il faut dire que c'est assez bien léché (et ce malgré un tournage qui, selon l'intéressé lui-même était catastrophique) : les plans dans la jungle sont bien foutus, il y a des assez bon cadrage (le plan du sang qui ruissèle de l'arbre jusqu'au pendu) et le dernier quart d'heure de l'histoire, qui voit Schwarzy, seul contre le Predator, de nuit, avec une économie totale de dialogue est impeccable. C'est un produit très typique des films des années 80, notamment la musique d'Alan Sivestri, les cadrages et sa façon de filmer. Et c'est quand même cool de mater un film qui cherche à être horrifique et qui est économe dans ses jump-scares.


Mais à bien y repenser, il y a bien un décalage. Il est un peu dans la recherche de l'Over-the-top de Testostérones, de One Liner et d'utilisation de gros flingue qui en fait limite une parodie de films d'actions des années 80 : l'attaque du camp d'autochtone ressemble à ce qui se fait dans Rambo, on a droit à une arrivée dans la jungle sur fond de rock et il y a cette scène de dégommage dans la jungle en mode "beuuuaaarh" que le commando s'offre après que l'un des leur se soient fait tué. Les mecs flinguent des arbres pendant une minute non-stop avec des armes toutes plus grosses les unes que les autres. (Spoiler alert : ça ne sert à rien.)


Et il y a l'utilisation des acteurs des films d'actions des années 80 : Schwarzy, Carl Weathers et tout un tas de second couteau ayant joués dans des films de bourrins. Non seulement les personnages sont tous des stéréotypes de ce genre de films (le rigolo, le taiseux, le vétéran, le chef, la taupe de la CIA, etc...) mais les mecs sont littéralement de la barbaque, tout en muscle avec une absence de t-shirt et de finesse qui frise le ridicule. C'est renvoyé par le générique de fin où tout le monde pose pour la photo finale en mode "hé, regardez je suis cool" alors que chacun de ses personnage est mort d'une façon assez dégueulasse.


Il faut aussi ajouter à cela Sonny Langhman qui campe une sorte de look-a-like de Rambo (taiseux, un bandeaux sur la figure, la nuque longue, faisant tout à l'instinct) et la proximité avec Schwarzy déjà star de film d'action. (Je ne parlerais pas de l'anecdote de JCVD qui devait camper le Predator, elle est anecdotique et involontaire de la part de McTiernan.) Après tout la jaquette du film, ne représente pas le Predator, mais Arnold Schwarzenegger dans la jungle.


A mon avis, le décalage est tellement subtil par rapport aux productions de l'époque (qui offraient le même genre de casting et de "beuuuuar"-dise) que je comprend les critiques français et américains qui n'y ont vu qu'un film bourrin comme les autres. L'analyse qu'on fait tous n'est valable que lorsqu'on connait la carrière de McTiernan et lorsqu'on prend du recul sur les films de cette époque.



Mon avis personnel :



Une question de geek est souvent de savoir lequel est le meilleur entre l'Alien et le Predator. Beaucoup se sont creusés la tête durant des années et cela a donné à toute une franchise de bd, de jeux vidéos et à deux films. Et à ce débat, je trouve que.....
.....
L'Alien. L'Alien est meilleur que le Predator. D'abord, j'ai été surpris par le fait que le Predator soit un monstre qui utilise un grand nombre de gadgets technologiques pour se battre. Si j'ai bien aimé le parallèle qui est renvoyé au chasseur humain, en final, ça le rend moins badass au naturel. L'Alien n'a pas besoin de tout ce barda, la créature est juste effrayante de base et possède, de surcroit, un sang acide, ce qui la rend bien plus dangereuse et moins réparable qu'un boloss qui possède un sang vert fluo. Ce qu'il faut dire, niveau discrétion, c'est un putain de handicap.


Sinon, j'ai bien aimé, mais j'ai pas trouvé ça non plus oufissime. Peut-être que j'avais lu trop de truc sur ce film ou peut-être que le genre du "actioner" n'est juste pas ma tasse de thé. A vrai, dire, mis à part le dernier quart d'heure, je ne suis jamais rentré dans le film, et le visionnage du film à constitué en savoir lequel des personnages allait mourir en premier, puis allait se faire dégommer. (On s'est planté dans nos prédictions.)


Il faut dire aussi que les effets spéciaux on un peu salement vieilli, notamment les tirs de flingue du Predator. Là ,où les effets un peu gore à base de prothèses sont toujours impeccables, ça fait un peu tache d'avoir une espèce de trucs qui sent l'effet digital pur. La gueule du monstre par contre est impressionnante.


Bref, c'était sympa tout ça, mais je ne pense pas regarder le 2, ni ses suites, ni ses-cross over.

le-mad-dog
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Créée

le 18 juil. 2018

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Mad Dog

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