Je ne vais pas me faire beaucoup d'amis avec cette note et cette critique, mais je réalise au fil de mes visionnages que certains films "cultes" des années 1980 ne me touchent pas des masses. Par exemple, j'ai bien apprécié le premier "Die Hard" sans rien lui trouver de spécial, "Conan le Barbare" m'a profondément ennuyé malgré certaines fulgurances et des ambiances réussies... Question de sensibilité, et aussi de génération, j'imagine. Mais je m'égare, concentrons nous sur ce "Predator".
J'étais parti pour l'aimer. L'idée de base est simple, le décor idéal, Schwarzy est en tête d'affiche. "C'est parti pour un bon horrific survival à la Alien !" Me dis-je. Quelle déception, mes amis.
Commençons par les bons points: C'est admirablement filmé. McTiernan sait créer de la tension sans avoir recours systématiquement au hors-champ (les capacités de camouflage du predator sont un prétexte parfait pour une mise en scène originale.). Pareil pour les scènes de dialogues (ne volant jamais très haut, il faut bien l'admettre). Je vous renvoie d'ailleurs à la chronique du "Fossoyeur de Films" qui vous expliquera bien mieux que moi en quoi ce film est, sur de nombreux aspects, une prouesse technique.
Ensuite, il y a le fameux predator, visuellement impressionnant, surtout pour l'époque (plusieurs années avant l'Alien très très moche de Fincher). Le combat final relève d'une lutte animale entre deux prédateurs cherchant à transformer l'autre en proie, et c'est tout à fait réussi.
Et maintenant je vide mon sac: Ca joue très mal. A part Bill Duke (qui semble tombé d'une autre planète tant l'intensité et la folie de son personnage contrastent avec la médiocrité des autres acteurs, Schwarzy en tête.), le reste du casting est tellement à la ramasse qu'on peine vraiment à s'attacher aux personnages. Et ils sont stéréotypés, mon dieu... Entre le commandant aux muscles huilés qu'on sent louche depuis le début, l'indien bien cliché qui ne fait qu'un avec la nature, le petit rigolo de la bande (qui m'a quand même bien fait rire avec ses blagues à base de vagins), pas grand chose à sauver. Les voir mourir de manière bien sanglante ne m'a donc jamais vraiment dérangé, en fin de compte.
Même le script a des problèmes. C'était quand même pas compliqué de faire un truc cohérent avec un film basé sur un survival dans une jungle. Là, on nous balance d'abord une intrigue de guerre ultra-classique qui fait perdre au film son suspens et sa crédibilité. Toute l'opération commando contre le village des méchants au début ne sert à rien, et je ne parle même pas en termes de scénario, mais simplement de cinéma. Ca sert juste à nous rappeler qu'on à affaire un commando d'actionners bourrins et nous plonge dans une ambiance nanardesque. Si ça permettait de développer les personnages...mais non. On sait juste que le pote huilé de Schwarzy avait menti à la petite troupe, voilà. Aucun enjeu lié à cette destruction, nada.
Alors on peut extrapoler, genre "Le predator va leur faire comprendre qu'ils ne sont que des humains malgré la facilité avec laquelle ils rasent un village, et qu'ils ne font pas le poids contre une créature plus forte et intelligente." Admettons.
La tension s'installe trrèèèès lentement, et ne gagne vraiment en intensité qu'avec le combat final tant le reste est prévisible.
Je me suis ennuyé devant "Predator", mais je conçois que ses qualités puissent suffire à l'ériger au rang de "film culte" pour certains.
Mode "acceptation de lapidation": ON :D