Les Américains sont très doués pour dénoncer des trucs scandaleux, des affaires honteuses ou des atrocités humaines, morales ou politiques, et ici, ce thriller judiciaire s'inscrit dans la lignée de films analogues comme L'Affaire Pélican, les Fantômes du passé ou Erin Brokovich, et il peut d'ailleurs être un peu comparé à ce dernier. La révélation de ce scandale sur de l'eau contaminée fait réfléchir sur notre rapport avec la planète et la propension qu'a l'homme de la détruire et de la polluer.
C'est un film aux rouages parfaitement huilés qui peut sembler un peu statique du fait des nombreuses scènes de procès et de témoignages recueillis au cours d'une investigation laborieuse, mais c'est passionnant, en tout cas moi j'aime ce système de dénonciation, ce combat inégal contre des moulins à vent et qui semble perdu d'avance, où un petit avocat essaie de faire basculer un gros consortium, c'est toujours intéressant de voir un gros chuter de haut face à un plus modeste, et le réalisateur laisse le suspense durer jusqu'au bout sans livrer un happy end, c'est donc à l'encontre des conventions de ce type de film.
Travolta s'implique bien dans son rôle d'avocat opiniâtre qui veut faire éclater la vérité, de façon proche du rôle d'enquêteur qu'il incarne la même année dans le Déshonneur d'Elizabeth Campbell, il s'oppose à Robert Duvall qui a failli recevoir l'Oscar du meilleur second rôle. Tous deux sont épaulés par un casting énorme puisqu'on y trouve des gens comme William H. Macy, Tony Shaloub, John Lithgow, Kathleen Quinlan, James Gandolfini, Harry Dean Stanton, Dan Hedaya... Un film prenant qui fait réfléchir.