Le lexique du temps
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Le monde est il devenu tellement pourri qu'il faut que les extra-terrestres viennent tous nous réconcilier?
Il faut croire.
Villeneuve devient touche à tout... "Prisonners" nous avait gardés scotchés sur nos sièges, "Sicario" nous avait bluffés, et avec "Enemy", le réalisateur nous avait pondu son premier ovni (je ne sais d'ailleurs toujours pas quoi penser de ce film...), pas forcément son dernier.
C'est avec un certain brio qu'il met en scène cette "Rencontre du troisième type", d'un début haletant, angoissant, petit à petit, chaque scène s'emboîte, comme les mots dans une phrase, pour un final presque parfait. Dans un "Interstellar" qui garde les pieds sur terre (ça y ressemble beaucoup parfois, vous ne trouvez pas?), Amy Adams endosse ce rôle de linguiste seule, froide et déterminée. Pour ne pas vous mentir, au moment d'écrire cette critique, son nom m'échappe, mais cette strong independent woman, certes brave, mais vulnérable aussi, se retrouve projetée dans un univers d'hommes, et pas que...
Sa performante est discrète, comme celle de Renner. C'est sa ténacité qui marque et son obsession à ne pas voir "l'autre" comme une menace vont probablement, et je m'excuse de l'expression, sauver ce monde. La clé est là, et c'est l'un des maux de notre société et de notre histoire entière, le refus d'accepter ce que l'on ne connaît pas, ce que l'on ne comprend pas et la violence qui s'en suit. Communiquer donc...
Ce premier contact a ce quelque chose d'étrange, comme aborder un inconnu dans la rue. On est toujours mal à l'aise, prudent, presque méfiant. La relation évolue, bien même, et assez vite la communication devient aussi fluide qu'entre deux vieux amis. Lorsque la géopolitique de comptoir (et sa montagne de clichés, qui ne desservent pas le film) pointe le bout de son nez, tout s'accélère un peu, on quitte ce rythme lent, dérangeant au départ, plus relax ensuite, (thumbs up pour les effets sonores) pour rentrer dans un compte à rebours.
Mais ce n'est pas pour autant que tout s'enchaîne, comme on pourrait le croire. Le film devient rêveur quand on l'attend ultra haletant. On quitte la science-fiction pour se retrouver avec un quasi-Malick.
Dans la panique d'une guerre mondiale, on ne quitte que rarement la bulle qui s'est créée entre la héroïne et ces deux extra-terrestre qu'elle a pris le temps de comprendre et de ne pas dénoncer... Si ce n'est pour les rêveries de Madame, qu'on ne comprend pas encore jusqu'à un climax des plus réussis.
Le film élucide intelligemment son propre mystère, nous prend à revers, et sa fin (une des meilleures que j'aie vu d'un film de science-fiction) répond à la majorité de nos questions de belle manière, en pose soudain de nouvelles auxquelles on ne s'attendait pas vraiment (un peu si...?). Puis on ne sait pas trop quand se lever après le générique, comme si on en attendait plus.
Je ne sais pas pour vous, mais l'émotion n'est pas toujours passée tant que ça pour moi, si ce n'est par les plans merveilleux que nous offre généreusement Villeneuve et ce malgré le forcing de la musique encore une fois parfaite de Johannsson. Ce n'est pas son fort de nous tirer une larme depuis Incendies, je dirais, et c'est le seul bémol (pour moi) du film, malgré les bons efforts fournis.
8/10
Créée
le 21 nov. 2016
Critique lue 447 fois
4 j'aime
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