Quelques mois avant la sortie du classique et chef d'oeuvre Le Troisième Homme, Carol Reed sortait Première Désillusion déjà adapté d'un roman de Graham Greene. Le film est plus minimaliste avec cette histoire d'un gamin, fils d'ambassadeur vivant à Londres et étant témoin de la mort de l'épouse de son idole, le majordome de la maison. Il y a un aspect hitchcockien dans ce scénario avec cette liaison adultérine tournant au tragique mais la comparaison s'arrête là car pour le reste cela se distancie du style du maître du suspense, celui-ci ne manque pourtant pas car l'enquête policière qui s'en suit est sujette aux erreurs d'interprétations et aux mensonges d'ailleurs ça termine de façon ambiguë pour l'enfant gâchant le happy-end. Le plus remarquable dans ce long-métrage est sans doute à chercher dans la mise en scène de Reed, beaucoup d'inventivité dans les plans, dans les éclairages et le découpage des scènes avec comme point culminant la scène de la fuite de l'enfant dans le quartier de Chelsea qui fait penser à celle des égouts viennois dans Le Troisième Homme.