« Blast from the Past » reprend la thématique du poisson hors de l’eau temporelle. Mais ici, pas question de bonhomme cryogénisé à la « Demolition Man ». Non, Adam a simplement passé toute sa vie dans un abri antiatomique, car son père aussi génial que fêlé est persuadé que la guerre nucléaire a commencé en 1962 ! A 35 ans, le voilà donc hors du bunker pour la première fois, à devoir chercher du ravitaillement en 1997…
L’idée est franchement bonne, et justifie certains artifices scénaristiques (la naïveté d’Adam, le fait qu’il cache ses intentions réelles). On y décèle également quelques moqueries sur la culture des 60’s (anticommunisme, consumérisme…), et sur celles des 90’s. A ce sujet, il est amusant de constater qu’on est aujourd’hui presque aussi loin de l’époque du film, que celle-ci l’est des 60’s ! De quoi remettre en perspective quelques séquences.
Par contre, autant le scénario contient de bons éléments, autant ils sont rarement exploités à fond, et ne servent que pas bribes : l’anti-communisme paranoïaque du père, l’alcoolisme de la mère, le fait qu’Adam sache danser et se battre… Si bien qu’à l’arrivée, on obtient surtout une romance gentillette inoffensive dont on devine la fin dès les premières minutes.
Côté acteurs, outre les sympathiques Christopher Walken et Sissy Spacek en seconds rôles, le film reste porté par un tandem dynamique. Brendan Fraser convient bien à ce rôle de niais au grand cœur… et nous gratifiera même d’une courte scène où il parle (très bien) français ! Quant à Alicia Silverstone, si elle n’est clairement pas l’actrice du siècle (ou plutôt si, puisque son passage aux année 2000 a été douloureux), elle apporte un certain charme à un personnage qui aurait pu être détestable sur le papier.
A l’arrivée, « Blast from the Past » est une comédie romantique sans doute un peu longue pour ce qu’elle raconte, et qui ne va pas au bout de son potentiel. Mais ça reste appréciable.