Si Premières Vacances ressort quelque peu du lot des comédies françaises récentes mariant couple mis à l’épreuve et découverte d’une culture différente, c’est pour deux raisons essentielles. La première tient au rythme alerte que le réalisateur réussit à donner à son film : chaque scène trouve son tempo adéquat et ne s’attarde jamais inutilement dans des lieux ; en résulte une impression de progression qui va de pair avec l’évolution (relative) de la psychologie des personnages, un apprentissage d’autrui et de soi-même par l’intermédiaire de quiproquos et de situations burlesques assez drôles.
Le rire sert ici à quelque chose, du moins il dit quelque chose de la suffisance avec laquelle le Français – pire, le Parisien ! – aborde l’étranger, vaste terre éloignée de la civilisation mais pourtant asile ouvert à son mépris. Surtout, Premières Vacances ne se cache jamais de la gratuité des stéréotypes déployés, qui correspondent à des attitudes, à des préjugés que tout touriste peut avoir. Ce franc parler sert en outre à composer des personnages attachants, que l’on semble connaître ou dans lesquels on se retrouve.
Vient alors la deuxième qualité principale du long-métrage : ses acteurs. Bien sûr, son duo de tête est délicieux, Camille Chamoux et Jonathan Cohen formant un couple aussi improbable que touchant et sincère. Mais gravitent autour d’eux des seconds rôles tout aussi réussis, à commencer par Camille Cottin et Jérémie Elkaïm, adorables. Car il n’est pas aisé de construire des caractères à la fois crédibles, cohérents et suffisamment singuliers pour orchestrer tôt ou tard une discorde. Ni de pressentir l’alchimie entre deux acteurs.
Alors on reprochera au film sa linéarité, son aspect convenu, son manque d’ambition. D’accord. Mais sans prétendre à un postulat exigeant, Premières Vacances réussit haut la main son contrat et propose un beau petit moment de comédie dont il serait dommage de se priver.