la reine du tricot

Bertrand Blier, voilà bien un réalisateur qui aurait du mal s'exprimé à notre époque.

Son cinéma des années 75, en tous les cas ce style là ne passerai pas du tout.

Préparez vos mouchoirs est dans la suite des valseuses et de Calmos deux films extrêmement provocateur, voir provocant.

Quelques années après il s'attaquera aussi avec Beau père à un amour interdit.

Bref le politiquement correct ce n'est pas vraiment sa tasse de thé.

Il adapte donc maintenant son cinéma, et laisse de coté cette provocation avec la femme au milieu de ses histoires.

Miou miou dans les valseuses et Brigitte Fossey dans Clamos, là c'est sublime Carole Laure.

L'histoire est toute bête mais à la fois tendre et originale.

Et nous retrouvons son duo de glandeurs patentés. Dewaere et Depardieu.

Raoul vit avec Solange une femme qui ne sourit jamais, qui tricote du matin jusqu'au soir et qui fait régulièrement des malaises.

Raoul ne désirant que le bonheur de son épouse, en ne voulant que lui redonner le sourire, décide de la confier à Sébastien.

Et voilà Sébastien qui se retrouve avec la même Solange qui tricote toujours autant.

Le charme de Carole Laure avec son col roulé en train de tricoter seins nus est quand même une image des plus affriolantes.

Sauf que ménage à deux, puis à trois puis à deux, n'y changent rien.

Solange n'est pas malheureuse mais ne sourit pas.

Voilà également Un voisin qui démarque, et quel voisin Michel Serrault.

Mais rien n'y fait, alors quoi faire, et puis l'amour, le vrai, l'incroyable en la personne d'un ado surdoué de 13 ans qui n'est autre que Riton Liebman, et voilà notre belle mais triste Solange qui devient une belle et heureuse Solange.

Une histoire d'amour alors pas comme les autres se crée, et Raoul et Sébastien vont eux par contre rire jaune.

Car le sourire, l'amour, le plaisir, elle va le trouver dans le regard d'un gamin de 13 ans.

Autre provocation à la Blier, bien de son époque.

C'est parfois tendre, très cynique, parfois osé, mais ce préparez vos mouchoirs reste un Bertrand Blier par son ton un peu plus léger, agréable et même parfois drôle.

Ce qui est une évidence c'est qu'après ce film on peut immédiatement acheter pelotes de laine et aiguilles à tricoter et attaquer les longues nuit d'hiver en écoutant du Mozart et que du Mozart.

Pour ma part, je vais laisser le tricot de coté, et me contenter du ravissant Minois de Carole Laure.