Dave est un film “ancien” récent. Je veux dire par cette pirouette qu’il lorgne furieusement du côté de Capra, de ses comédies politiques naïves qui flirtaient avec un nationalisme bon enfant.


Les personnages cyniques ici évoquent le personnage de Ben Kingsley comme un boy scout. C’est un peu cet esprit très optimiste sur la nature humaine que souhaite mettre en avant le scénario avec la plupart des personnages. En fin de compte, seul Frank Langella joue la caricature du politicard avide de pouvoir, un Francis Underwood l’intelligence en moins, parce qu’il faut avouer que pour un homme de cabinet, il ne voit pas bien loin au delà de son nez.


Il ne faut pas chercher la petite bête dans ce film, on en trouverait beaucoup de très grosses. La crédibilité n’est pas de mise ici, il s’agit, comme dans les films de Capra, d’un conte moral, une fantaisie souriante, bienheureuse qui peut plaire à toute la famille, une comédie américaine propre à satisfaire le plus large public. Dans cette catégorie, le scénario de Gary Ross est impeccable, tapant juste, au tempo millimétré.


Le casting est tout aussi efficace. De belle tenue, le film représente bien son époque, le début des années 90, tellement loin de la crise à venir, si peu proche du nouvel ordre mondial post-11 septembre, un monde encore empreint d’un certain optimisme, qui paraîtrait aujourd’hui suranné, mais qui correspond bien à la mentalité d’alors, un optimisme béat. Dans ce temps-là, ça puait déjà méchamment, mais l’on pouvait encore se boucher le nez. Amusant de revoir ce film, le décalage avec le monde actuel est drôle.


Surtout, la prestation des acteurs est plaisante. Kevin Kline joue très bien son “James Stewart”.
Sigourney Weaver est plutôt bien, compte tenu de l’image forte dont elle bénéficie. Ici, elle alterne la force et la faiblesse avec un joli équilibre.
J’aime bien également la prestation de Kevin Dunn, une figure familière du cinéma populaire américain. Son rôle n’est pas ébouriffant certes, mais dans le cadre très étroit de ses quelques scènes il est toujours d’une justesse remarquable.


Comme je l’ai écrit plus haut, je retiens essentiellement le jeu des comédiens et l’écriture très pragmatique du scénario, ainsi que la mise en scène très classique mais d’une efficacité sans faille.


trombi et captures

Alligator
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le 13 déc. 2017

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Alligator

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