Résident, résident, de la maison blanche...

Bon, c'est clair, la moyenne de ce film est beaucoup trop basse. Similaire ou égale à certains films qui me font saigner des yeux, c'est intolérable, je dois le défendre. Gros succès (très gros succès en fait) critique et financier outre atlantique, il est manifestement passé relativement inaperçu dans le reste du monde, dont notre beau pays, malgré un gros casting et un réalisateur chevronné. A vrai dire, j'ai même tendance à considerer que c'est le dernier vrai bon film d'Ivan Reitman, auréolé les années précédentes du succès de deux SOS Fantômes, de Jumeaux ou d'Un flic à la maternelle, qui sera moins inspiré par la suite, à partir de la deuxième partie des années 90.

Ce film est une exposition des manigances de la politique américaine, et de la préoccupation plus grande des politiques de leur image aussi parfaite et lisse que possible que des problèmes à résoudre, avec des beaux speechs remplis de rien, le tout parachevé avec les classiques des médias : Les sketchs satiriques des présentateurs de talk show, les discussions sérieuses des émissions plus basées sur l'analyse, les avis des complotistes, et la classique politique partisane (quelque soit le projet, les parlementaires du même bord que le président vont généralement aimer et les autres forcément le descendre. Duh.).

Le tout 1/ En rendant ça drôle 2/ Sans tomber dans quelquechose de trop technique. Quelqu'un que la politique laisse froid (et à vrai dire si ce film vise aussi juste que certains politiques américains le disent, il n'aidera pas à redorer le blason de la classe politique) n'aura pas de mal à suivre. On pourra dire que le film reste en surface, oui, mais c'est une comédie de 1h40 à l'intrigue focalisée en premier lieu sur Dave, ce n'est pas The west wing. Le temps manquait pour ça.

Car le film avance à bonne cadence, le tout sans être aussi prévisible qu'on pourrait le redouter, encore un point à mettre à son crédit. Ainsi certaines scènes qu'il n'aurait pas été illogique de présenter (exemple parmi d'autres, Dave qui contacte son collègue Murray pour lui demander de venir à la maison blanche, comment a t-il pu le persuader que son histoire était vraie...), sont absentes, mais sans qu'on puisse vraiment dire qu'il y a un trou dans l'intrigue. Le film fait donc preuve d'une certaine clairvoyance entre ce qui est nécessaire à montrer, et ce qui est... pas forcément superflu, mais du moins secondaire.

Derrière les têtes d'affiche, rendons hommage aux seconds rôles, le vice-président ou le garde du corps sont assez attachants, et mention spéciale à Frank Langella qui est presque trop parfait dans son rôle de salaud. Outre son jeu, il a même la gueule de l'emploi. Tu m'étonnes qu'il ait joué le rôle de Nixon quelques années plus tard.

Alors d'accord, Dave et Bill Mitchell ont le même physique, soit, mais en plus la même voix, c'est gros. Et là où le scenar était resté à peu près crédible durant quasiment tout le film, à la toute fin on peut se dire que

Personnellement je serais indulgent sur ces points, passons même sur son intrigue, dans son ton généralement assez léger, il n'essaie jamais de se faire passer pour un film ultra réaliste, ni même, bien que critique dans son message, si acerbe que ça. Notons la nuance d'ailleurs : Comme souvent dans les films américains, là où le personnage du président peut être dépeint comme un être assez indigne de sa charge tel Bill Mitchel, sa fonction, le titre de "président des USA" reste traité avec énormément de respect par tous les autres personnages.

Ce n'est pas le genre de comédies propre à rire aux éclats, ni le chef d’œuvre du siècle mais un très bon feel good movie à la mécanique bien huilée (à part peut-être sur la fin donc) avec beaucoup de moments qui font mouche. Je ne m'en lasse pas.