Presque célèbre par Adrien Beltoise

Des réalisateurs mélomanes, il y en a beaucoup mais Cameron Crowe est probablement celui dont le travail est le plus orienté sur ses goûts musicaux. Au point que chacun de ses films (bon ou mauvais) à au moins pour lui d'être une playlist de qualité.

D'où l'excellent Presque Célèbre qui prend à bras le corps le sujet en s'inspirant lui-même des souvenirs et expériences de Crowe quand il était journaliste à Rolling Stone. Ca sent donc le vécu dans cette évocation des années 1970 qui rappelle à lui la psychédélie de l'époque, l'insouciance comme réponse aux tourments du monde et bien sûr la triplette sexe, drogues et rock'n'roll. Mais ce avec toute la candeur du personnage principal qui découvre ce monde fantasmé et se trouve lui-même.

Véritable récit initiatique, le film suit la libération et l'exaltation d'un adolescent, produit d'une époque qui touche à sa fin. Le film se situant en 1973, quand une page du rock va se tourner et une autre s'ouvrir, une mélancolie et un ton doux-amer nimbe cette chronique d'une jeunesse mythique. L'occasion de découvrir une galerie de personnages attachants qui arrivent au tournant de cette même époque et, par écho, à celui de leur existence.

Un très beau film encore trop méconnu et qui existe dans deux versions dont une (conseillée) de 2h40 voulue par le réalisateur.