Bien qu’il s’agisse de son 4ème film, Peter Falk apparaît déjà avec la mention « guest star » dans le générique. Cela est certainement dû à sa nomination aux Oscars pour son second rôle dans Crime, société anonyme, sorti deux ans plus tôt. Ici, son personnage occupe peu de temps à l'écran mais sa présence introduit de matière intéressante la problématique centrale de Pressure Point.
Il est à noter que la plupart des films célèbres traitant du racisme avec Sidney Poitier ont connu beaucoup de succès comme Dans la chaleur de la nuit, Devine qui vient dîner dont seuls les acteurs blancs ont reçu un Oscar.
Quelle ironie de la part d’Hollywood !
Pressure Point est certainement le moins connu mais un des plus subversifs, en le traitant par le biais de la psychiatrie en milieu pénitentiaire. Seulement, 10 notes sur SC au moment de ma critique et à peine 1034 sur Imdb, la bible des cinéphiles. Etant le seul psychiatre de couleur, Sidney Poitier, va se retrouver avec un cas très particulier en la personne jouée par Bobby Darin, plus connu pour ses chansons que pour ses films. Ainsi, nous découvrons le face-à-face promis par l’affiche pendant 87 minutes.
La réalisation de Hubert Cornfield est créative dans sa façon de mettre en scène des traumatismes ou des souvenirs, conférant une atmosphère inquiétante et donnant aux personnages, une véritable épaisseur psychologique. L’alternance de plongée et de contre-plongées provoque, à certains moments, chez le spectateur un sentiment d’inconfort pour ressentir ou comprendre l’état du patient. Il explique de manière simple et cohérente la montée de l’extrémisme idéologique en temps de grande crise. Par moment, il m’a fait penser à Shock Corridor de Samuel Fuller qui aborde également ce thème dans le milieu de la psychiatrie.
Je pense que Pressure Point est peu connu en raison de sa faible diffusion et de certaines idées particulières qu’il véhicule. Notamment celle du racisme pouvant être assimilé à une maladie mentale qui fait encore débat Outre-Atlantique ou sur certains blogs.
Après vu ce long métrage, le jeu du Morpion prend une symbolique vraiment surprenante !
Merci encore à TCM cinéma de proposer des films rares.