Prêt à jeter par Miroir-rioriM
J'avais déjà virtuellement "vu" ce documentaire tant je connaissais les informations contenues dedans, j'y faisais souvent référence, et je m'étais intéressé au gaspillage généralisé, donc à l'obsolescence programmé.
C'est peut-être pour ça que je suis un peu déçu ...
Je ne nie pas que sur le fond, ce documentaire est profondément utile. Il soulève un problème complexe. Il a été regardé par beaucoup de monde ( en prenant en considération que c'est un documentaire engagé...), et a servi de tremplin pour que les gens réfléchissent un peu à ce qu'ils consomment. Et enfin, non content de remettre en cause les habitudes des industriels, Prêt à jeter regarde aussi de prêt nos habitudes de consommation, la mode, l'éphémère.
Après, sur la forme, franchement ...
Le coup de l'imprimante servant de fil conducteur au documentaire, ç'aurait été évitable. C'est scénarisé, ça se voit, et ça n'a pas franchement grand intérêt en soit. Enfin, c'est intéressant, mais si c'est raconté en 30 secondes. Là, la sauce est artificiellement rallongée.
Le documentaire est partial. Non pas que ce soit mal, mais là c'est trop. Franchement. Je préfère les gens qui amènent les choses en douceur, rationnellement, tout en finesse ( Chomsky, le dessous des cartes, ou même le zapping dans un autre genre ). Là, c'est clairement raconté de manière à ce que ça va toucher ceux qui avaient déjà des doutes, mais va en brusquer d'autres. Et c'est dommage.
Au lieu de culpabiliser bêtement les gens, de part l'évocation de l'obsolescence par la mode, il aurait peut-être dû évoquer les processus de manipulation. Vite fait. En passant, renvoyer les gens sur un autre truc. Ouvrir le documentaire. Mais là encore, ça risque de braquer, et ça a également le fâcheux désavantage de se fermer sur ce sujet en particulier. Encore que le débat qui suit arrangeait peut être les choses.
Ce documentaire a également une étrange tendance à se fixer sur des thèmes particuliers, qui ferment un peu le champs des possibilités. L'ampoule est certes un exemple édifiant, mais elle prends un poil trop de place à mon goût. Mais cette impression viens sans doute de la mauvaise traduction du titre. Reste que le documentaire est le cul entre deux chaises.
Enfin, Prêt à jeter possède la tare inébranlable de ce genre de documentaire : la dramatisation à outrance. L'air de dire " le public est trop con pour savoir les enjeux réels sous le problèmes ", même si ça veut en réalité dire " Na na na, j'ai un sujet plus gros que le tiens, passe-moi le Pullizer ". Il ne manquerait plus que la musique de Requiem for a dream. Bon, j'exagère peut-être un peu, ce n'est pas le pire, mais il en porte les stigmates.
Le côté partial et dramatique lui enlève forcément de la crédibilité, même si on voit qu'il y a une grosse partie de terrain/ preuves, c'est gâché par un sens de la mise en scène trop élaboré.
Bref, Prêt à jeter n'est pas le type de documentaire que j'aime, de par son ton et sa forme, et il y aurait eu à mon avis bien mieux à faire sur ce genre de sujet, mais il est clairement utile, et je le conseillerais à tout ceux qui ne se sont jamais intéressé à ce type de problématiques.