"Prête-moi ta main" pourrait passer pour une comédie romantique simple, voire simpliste. Le scénario est cousu de fil blanc, comme la plupart des comédies romantiques. Et pourtant, par les dialogues, par le jeu des acteurs principaux et par quelques situations comiques désopilantes (pour qui aime se laisser aller à désopiler sans vergogne), ce film réussit à proposer un spectacle réjouissant, qui vaut largement le coup d'œil.
Certes, ce n'est pas la comédie du siècle comme on dit vulgairement. Rien de révolutionnaire à l'horizon, mais on prend plaisir.
Les effets d'humour sont maîtrisés. La réalisation d'Eric Lartigau n'invente rien non plus. Elle reste cependant très efficace et sert les comédiens avec juste ce qu'il faut de sobriété, d'attention, sans mouvements de caméra disproportionnés.
De fait, tout repose sur Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg, le contraste entre leur deux personnages.
Les yeux ronds d'enfant pas sage d'Alain Chabat, mangé par le gynécée familial sont irrésistibles. Les sœurs et la mère offrent une palette de très bonnes comédiennes secondaires aptes à émasculer les plus virils des hommes.
Charlotte Gainsbourg en témoin affligé d'abord est peu à peu gagnée comme le spectateur par une affection bien dessinée.
Peut-être pas de la manière la plus subtile d'ailleurs et c'est là que le bât blesse, mais l'écueil n'est pas infranchissable. Non, ça passe facile : on met un mouchoir sur ce genre de détails.
Sans doute parce que les dialogues aident également à estomper les petites approximations. Ils sont d'une drôlerie percutante, estampillés "Les Nuls", modernes, bien souvent doués d'une originalité qui surprend au bon moment. Ça claque, ça sonne bien. C'est aussi une comédie bâtie sur le comique de situations, un peu plus classique mais redoutable de précision. L'espèce de stratégie, variable, immature et imaginative d'évitement que met en place Pipou (non, Luis Costa) (Alain Chabat) est tout bonnement une mine de scènes drolissimes.
Evidemment, je suis client.
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