Je ne suis pas objectif pour un sou, Charlotte Gainsbourg est une femme (si je n'étais pas votre éclaireur, vous ne l'auriez jamais su), une actrice que j'aime énormément et c'est la même magie qui opère à chaque film. C'est ma Emmanuelle Devos version érotique. Elle pourrait me lire salement le dictionnaire des noms propres (On dirait du Devos, mais l'autre) deux heures durant que je la regarderais avec la même fascination, que je l'écouterais avec une béatitude qui dépasserait totalement les définitions empilées les unes après les autres. Et c'est une brillante idée que de l'avoir mise avec cet attachant Alain Chabat, dont la tendresse innée permet toujours au spectateur de s'identifier, qu'il tourne dans des navets ou des navets assaisonnés. Pour une comédie romantique, c'est un duo qui fonctionne parfaitement.
Si les ressorts de la romcom typique sont éculés au possible, et quand c'est volontaire je pardonne assez facilement, il y a de suite une certaine chaleur qui s'émane de nos deux compagnons, et de leurs péripéties. La réalisation de genre est assumée et n'empiète pas sur l'affection que l'on porte aux protagonistes. Les gags sont parfois lourds, les événements mal amenés (on sent le scénariste plus enchanté par les rebondissements en eux-mêmes que l’engrenage en lui-même) mais on devient peu exigeant au final. Néanmoins, Prête moi ta main ne se dépasse jamais, et reste un bon petit film du dimanche soir, ce qui pour moi devrait être à abolir tant j'aime les comédies romantiques qui deviennent cultes avec le temps. Fort de son duo charismatique, une Charlotte Gainsbourg de haut vol surtout, le film est agréable à regarder mais malheureusement les personnages secondaires y sont aussi inutiles qu'anodins, ce qui est un frein total lorsque l'on utilise continuellement la légèreté.
Sympathique, à défaut d'être très bon.