C'est sous ce premier titre hallucinant que Prière d'extase était sorti en France il y a très longtemps, heureusement renommé depuis sa sortie en blu-ray en 2020. Mais au fond, il n'est pas si inexact sur ce que raconte ce film, qui est celle d'une jeunesse désabusée où deux jeunes garçons et deux filles forment une bande unie, où ni l'école ni les parents ne semblent exister. Pour tromper leur ennui, ils font des parties fines, comme on disait alors, mais la plus jeune des filles, 15 ans, tombe enceinte. Elle va vivre une forme de rejet qui va l'éloigner du groupe.
Quelque part, Prière d'extase me fait penser à du Larry Clark nippon, ou à Koji Wakamatsu, ce qui est possible dans ce deuxième cas, car Masao Adachi a beaucoup travaillé avec lui. Il y a quelque chose de glauque, de lugubre, avec une image elle aussi d'une blancheur spectrale, qui peut rebuter. C'est l'expression d'un ras-le-bol d'une jeunesse japonaise, dont la révolte gronde, et qui est surtout personnifiée par cette jeune fille, nommée Yasuko. Pinku Eiga oblige, il y a énormément de scènes sexuelles, mais comme le mantra est de ne pas prendre de plaisir, c'est d'une tristesse... J'avoue ne pas avoir tout compris, d'autant qu'il y a parfois des textes écrits à l'écran, mais je ne trouve pas ça si inintéressant, parfois désespérant, parfois morne, mais ça raconte quelque chose.
Dernière chose, je ne le recommande pas aux femmes enceintes...