Le film de Jean-Pierre Vergne ironise, comme l'avait fait avant lui, d'une autre façon, Etienne Chatiliez dans "La vie est long fleuve tranquille", sur les comportements élitistes et bigots d'une distinguée famille de l'aristocratie contrainte par de mauvais placements d'emménager dans un quartier populaire. Opposition de moeurs dont on imagine assez bien les amusants décalages.
Cependant, la dignité offensée de la baronne Guidon de Repeygnac et l'apprentissage de la rue par ses enfants forment des moments trop caricaturaux, en tout cas complaisants. Le personnage du père de famille est plus réussi car sa résignation flegmatique témoigne, de la part de Samuel Labarthe d'une interprétation plus caustique et spirituelle. L'acteur est à l'origine des meilleures séquences.
Une autre faiblesse du film, qui révèle le peu d'imagination et d'inventivité du réalisateur, est d'avoir trop axé le récit sur les problèmes matériels de la famille et les magouilles entreprises pour sa subsistance. Le procédé est un peu facile qui, s'il nourrit l'intrigue, passe à côté du vrai sujet qui tient à la nature-même de la famille, à ses principes et à son éducation mis a mal par le déclassement.