Ce n'est pas rien ce que raconte Primadonna, dans la Sicile du milieu des années 60, autour du traditionnel "mariage réparateur", qui imposait aux femmes d’épouser leur agresseur. Ce n'est pas rien et c'est l'histoire réelle d'une jeune fille toute simple d'un petit village, qui a osé dire non à une pratique acceptée par tous, depuis toujours, avec la complicité de l’Église. Ce qui surprend dans Primadonna, qui porte le titre explicite de The Girl from Tomorrow à l'international, c'est la modestie de la réalisation, adoptant un profil bas, dans un récit qui, à sa manière, s'inscrit pourtant dans le souffle de l'histoire des droits des femmes. Sans doute la réalisatrice Martina Savina a t-elle voulu rester fidèle à la personnalité de cette héroïne malgré elle mais son film, trop sage, en devient presque mièvre et semble survoler son sujet. Même remarque s'agissant de l'environnement de la jeune femme, à commencer par sa famille et ses rapports avec son père, ou encore le despotisme du maître du village dont on devine la peur qu'il inspire. Au crédit du film, qui reste passionnant malgré ses manques, il serait injuste de ne pas souligner ses qualités esthétiques et surtout la fraîcheur et le talent de son interprète principale, Claudia Gusmano. Elle est pour beaucoup dans le prix du public que Primadonna a obtenu au Festival italien de Villerupt.