Primadonna
6.3
Primadonna

Film de Marta Savina (2021)

1965 en Sicile, dans un village rural, Lia est prise de force par Lorenzo, un membre

d’une famille très influente. Refusant de se marier de force avec son agresseur,

comme l’exige la tradition, la jeune femme décide de répliquer dans un combat

judiciaire acharné pour défendre ses droits.


Primadonna nous offre le récit d’une lutte malaisée où les coups se portent avec le

regard. L’apparence, la réputation, les messes basses et les jugements de valeurs

rythment l’entièreté du film avec virulence. Chaque action est scrutée et évaluée

dans ses moindres détails, laissant place à une paranoïa constante du regard de

l’autre. Tout ici n’est que question de faire « bonne impression », que ce soit devant

le public, la presse ou les juges afin d’obtenir la victoire à ce procès. La constante

formulation de la « pensée des autres » et l’apparition récurrente de miroirs nous

rappelle sans cesse qu’ici, la société gravite autour de l’impression que l’on renvoie à

l’autre ainsi qu’à soi-même. Un constat glaçant, mais toujours d’actualité, avec

notamment les débats autour du consentement qui prennent de plus en plus de

place aujourd’hui.


Bien qu’initialement sortie en 2022, l’apparition du film de Marta Savina dans nos

salles françaises en 2024 est une démonstration supplémentaire de l’importante

influence du féminisme dans le paysage cinématographique actuel, dont le

lancement fut sans doute aidé par le succès du Barbie de Greta Gerwig. En plein

essor du mouvement #Metoo cinéma, il est intéressant de constater que le cinéma

de 2024, aborde avec ardeur des sujets féministes, portés par des thèmes

d’inégalités sociales, d’émancipation et de dénonciation de la société patriarcale.


Qu’il s’agisse du brillant Pauvres Créatures, du décevant Mea Culpa, de Elaha, de

Madame de Sévigné ou bien d’Il reste encore demain, il est clair que les salles noires

de 2024 s’éclairent sous un regard féminin et engagé. Primadonna n’étant qu’un de

ses nombreux cris, à la voix brutale, poignante et profondément touchante.

Vir_Tual_Mind
7
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le 23 janv. 2025

Critique lue 5 fois

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