Plus ou moins familiarisé avec la conséquente série des jeux Shin Megami Tensei, notamment par le biais de Persona, j’ai finalement décidé de me lancer dans ce Digital Devil Saga qui m’intriguait depuis déjà un long moment. Et c’est avec une grande surprise que j’ai été conquis par ce titre ô combien trop méconnu.
Tournant autour du thème de l’animalité, dans un univers où toutes personnes cachent en elles un "démon" assoiffé de sang, ce spin off de SMT nous pose une question à la fois simple en apparence mais complexe dans sa résolution : Que signifie être humain et qu’est-ce qui différencie l’humain de l’animal ?
Pouvons-nous affirmer que les personnages que nous contrôlons sont fondamentalement humains si ceux-ci sont poussés à avancer par leur faim ? Un sentiment qui se ressent dans le gameplay centré autour des AP, qui permettent l’apprentissage de nouvelles compétences et obtenus plus facilement en dévorant les ennemis plutôt qu’en les tuants. Même question lorsque l’on voit que des concepts tels que la camaraderie, l’honneur, la haine ou la tristesse leurs sont inconnus ?
Même s’il est clair que l’on peut attribuer à notre équipe une part d’humanité, il est difficile de totalement les caractériser comme étant humain. Si l’on exclut l’usage de la parole, qu’est-ce qui différencie intrinsèquement Cielo de ce chat qui revient sans cesse ? On peut cependant, y trouver des réponses dans la relation presque dichotomique entre Argilla et Heat. La première cherche à retrouver toute son humanité tandis que le second succombe à ses instincts bestiaux. Nos personnages sont conscients de leurs conditions et veulent changer les choses, voilà le voyage qui les attends au travers de ce jeu.
Un voyage qui est porté par une direction artistique réussie, réussissant à créer une atmosphère froide et inhospitalière par une utilisation minimaliste de la couleur dans les décors, tombant régulièrement dans des tons monochromatiques. Les personnages eux-mêmes étant les seules à arborer des couleurs qui se démarquent au travers de leur coupe de cheveux, servant par ailleurs à les identifier. La bande-son composée par Shoji Meguro est également remarquable et participe pleinement à l’ambiance du jeu.
Plus concrètement sur ce Digital Devil Saga, le jeu est très solide dans ses mécaniques et brillent notamment dans son level design inventif, qui réussit à rendre chaque donjon du jeu unique sans jamais tomber dans le gimmick bête et méchant, mais également dans son système de Mantra qui permet une customisation impressionnante de son équipe. Il est à noter que de part sa conception, étant un diptyque, la majeure partie des intrigues et autres questions qui sont posées dans ce Digital Devil Saga ne possèdent pas de réponse. Il ne reste plus qu’à me lancer dans le second chapitre pour en apprendre davantage…