Dans ma quête sans fin de visionnage de films d'horreurs, je crois bien que c'est la première fois que j'ai devant moi un représentant du genre australien. Et que, quitte à aller dans les clichés, cela se ressent, il y a cette petite touche de l'Australie avec cette nature sauvage et le lien qu'entretient le film entre la menace cachée et la culture aborigène. C'est pas bien, je sais, nos amis de l'autre côté du globe ont fait quelques films d'horreur réputés, mais j'ai tout de même vu Black Sheep, venant des voisins de Nouvelle-Zélande. Ce dernier était une gentille farce horrifique, Primal est bien plus sérieux, dans l'angoisse et la paranoïa.
Une bande d'amis est en expédition dans l'Australie sauvage à la recherche de peintures rupestres. Mais une fois le campement installé, et après s'être baignée l'une des leurs se transforme, et succombe à une folie furieuse, bestiale, primale. Pour survivre, ils vont devoir se protéger de cette menace.
Primale est d'ailleurs très beau. En Blu-Ray, c'est un régal (avec une très belle jaquette). La végétation est touffue, vivante, on ne peut pas avoir de doute qu'il s'agisse d'un tournage en extérieur. Elle est parfaitement rendue, et participe aussi à l'atmosphère étouffante du film.
Car le film a le bon goût de resserrer son intrigue sur une poignée de lieux, tel que le feu de camp, qui fait office de checkpoint. Mais tout autour, la menace gronde, cette malédiction millénaire qui va prendre possession de quelques uns de ces amis, tandis que d'autres connaîtront un sort bien moins ragoutant.
Leur camp sera aussi le témoin de quelques grandes interrogations, de dilemmes moraux, entre survivre et aider leurs amis. Le film de Josh Reed le peut parce que ses personnages ont un peu plus d'épaisseur que dans les habituels représentants du genre. Le scientifique du groupe, pour l'exemple, n'a rien du gentil nerd. C'est un Bear Grylls qu'il ne faut pas enquiquiner.
La crédibilité de ces personnages est due aussi à l'expérience de son casting : Zoe Tuckwell-Smith,
Krew Boylan, Lindsay Farris, Rebekah Foord, Damien Freeleagus et Wil Traval. Bien qu'il soit composé de jeunes gens, ceux-ci avaient au moment du film déjà plusieurs expériences à leurs actifs que ce soit dans le théâtre, le cinéma ou le télévision. Ils sont extrêmement justes dans l'expression de la peur ou de la rage bestiale, les deux registres principaux d'un tel film.
Le film est violent, et il éructe ses tripes ou plutôt celles des autres avec d'autant plus d'impact qu'il arrive à créer une tension réglée tout du long. Quelques jump scares viendront faire palpiter le cœur des spectateurs, mais le film ne s'appuie pas que sur ça. Alors forcément, quand la menace est révélée à la fin, la tension descend d'un cran, car elle fonctionne bien mieux cachée. Mais il ne s'agit que de quelques minutes moins bonnes avant que le générique ne défile, et qu'on puisse se dire que c'était quand même un sacré bon film.