Quand la folie meurtrière des hommes influe sur la faune qui l'entoure. Voici en substance, le propos du film "Primeval" réalisé en 2007 par Michael Klateman. Nous sommes en 2005 au Burundi non loin de la frontière du Rwanda. Un massacre à caractère ethnique entre Hutus et Tutsis fait rage. La découverte d'un charnier par les Casques Bleus de l'O.N.U en prologue du film oriente le récit vers une trame dramatique, malheureusement monnaie courante dans les conflits africains. Il faudra la mort d'une humanitaire, dévorée par un crocodile géant répondant au doux nom de "Gustave", pour que les médias internationaux s'intéressent à ce petit bout de terre africaine. Quasi-légendaire, le crocodile se repaît de cadavres pourrissant, victimes du conflit, charriés par le majestueux lac Tanganyika. Une chaîne de Broadcast News américaine dépêche sur place un reporter sur la sellette, Tim Manfrey (Dominic Purcell), son cameraman, Steven Johnson (Orlando Jones) et une experte en faune africaine, Aviva Masters (Brooke Langton). Leur mission est de couvrir la capture de cet animal impitoyable ayant fait des centaines de victimes. Arrivé sur les lieux avec leurs certitudes d'Occidentaux, le trio va se confronter à un pays meurtri par des années de chaos et leur périple animalier va bientôt se transformer en lutte pour la survie. "Primeval" est un long-métrage hybride à la fois film d'agression animale et drame guerrier. Les séquences d'attaque du saurien de plus de 9 mètres (un gros morceau) ne sont malheureusement pas toujours réussies, quelquefois hors-champ ou dans l'obscurité, les scènes sont rapides et saccadées pour pallier à des effets spéciaux parfois approximatifs. Mais le film se veut bien plus efficace quand il s'agit de traiter de la violence humaine, bien plus brutale que celle de l'animal qui, elle, est instinctive.