Primeval par Mighty-Forest
Au premier abord, Primeval est un film de bestiole à la mode DTV, on peut donc s'attendre à un produit dans la lignée des productions Nu Image, avec des acteurs has-been attaqués par des bestioles en 3D mal intégrées.
Genre capable de proposer des petits Bis très regardables (Spiders, Python) comme des grosses bousasses (l'horrible Boa vs Python, Python II).
L'histoire est super classique: un groupe de reporters va tourner un docu en Afrique suite à la mort d'une américaine, tuée lors de l'attaque d'un crocodile géant - Gustave, de son p'tit nom -.
Les décors, situées en pleine Afrique noire, sont absolument magnifiques et apportent une touche vraiment dépaysante au métrage.
Le problème, c'est que Primeval snobe complétement le croco pour offrir un film "socio-politique" sous fond de guerres civiles. Dans l'absolu, c'est bien, mais ici le sujet est traité de façon très légère, et réduit à néant les quelques attaques du croco, croco dont on se fout un peu à vrai dire, tant les autres thématiques viennent l'enterrer en milieu de métrage.
Primeval a clairement le cul entre deux chaises et propose un métrage hybride, laissant beaucoup trop son crocodile en second plan pour être un véritable film de monstre et traitant un sujet grave avec beaucoup trop peu de sérieux pour se poser comme véritable film social.
Bref, une déception, malgré quelques bonnes idées (le crocodile a pris goût à la chair à cause des morts de la guerre civile, balancés dans la flotte).
A noter des personnages particulièrement stupides, laissant souvent de côté les armes trouvées en chemin ou se posant sur une vieille maison sur pilotis pour chasser un crocodile géant (qui, bien sûr, explosera la maison en un seul passage).
Quant à la réalisation, elle offre de belles images lors des passages calmes (les décors s'y prêtant vraiment) mais se fait beaucoup trop cut et hasardeuse lors des attaques, tant et si bien qu'on ne comprend plus grand chose à ce qui se passe.
Les sfx sont ok, d'autant plus que, finalement, le crocodile ne ferra que peu d'apparitions (toutefois, quand il est là, ça charcle plutôt bien :D).
A noter aussi quelques touches d'humour un peu foireuses et un rythme assez chiant.