Prince des ténèbres est un film d’horreur, qu’on se le dise, l’objectif du réalisateur est d’inspirer la crainte, la peur ou même la terreur. Ici, Carpenter réussit grâce à une réalisation efficace son principal objectif bien que le résultat soit tout de même nuancé, le scénario étant entaché par des incohérences assez flagrantes. Pour n’en citer qu’une, lorsqu’un personnage voit apparaître sur ce qui est à la base un bleu sur son bras une sorte de symbole satanique tout droit sorti d’un bouquin datant du Moyen-âge, il n’est pas censé dire « Non, ce n’est rien » et aller se coucher comme si c’était normal.
Passons. Carpenter offre cependant une vision du monde originale et intéressante, comme si deux dimensions parallèles subsistaient d’un côté et de l’autre d’un miroir offrant ainsi une cachette de choix au mal incarné : Satan. L’action se déroule alors comme dans n’importe quel film d’horreur : finalement enfermés dans l’église désaffectée où se trouve l’objet de leur étude, les scientifiques vont – et là je ne vous apprends rien – être confrontés à des légers problèmes d’ordre mystiques, perdant un à un la vie jusqu’à ce que les derniers survivants amènent ou pas la happy end espérée en empêchant ou pas le fiston de ramener papa Satan dans le monde réel.
Le pouvoir effrayant du film reste limité puisque limité dans le temps. En effet, l’acte premier du film servant à planter le décor est un peu trop long et ne fait que peu monter la pression. De plus, les scientifiques sont vraiment clichés, le chimiste avec ses tubes à essai remplis de liquides vert, bleu, rouge, jaune, a de grosses lunettes et se croit plus intelligent que la masse populaire de gens croyant en Dieu. L’interprétation des acteurs reste bonne et la BO que livre Carpenter est encore une fois d’une grande qualité. En bref, un bon film pour un budget "dérisoire" de 3 millions de dollars.