Carpenter roi de l'horreur
"Prince des Ténèbres" est le deuxième volet de la trilogie de l'apocalypse de Carpenter, sorti en 1987. L'histoire, un professeur et une poignée de ses étudiants participe à l'étude d'un cylindre mystérieux dans le sous sol d'une vieille église. Après plusieurs recherches ils arrivent à la conclusion que ce réceptacle contient un liquide n'étant autre que le fils de Satan. Ils devront à tout prix empêcher les forces du mal de sortir de l'église.
Ce film représente à lui seul l'essence même du génie de Carpenter, avec sa réalisation unique, sa photo teinté d'ocre, sa gestion de la lumière, sa mise en scène, etc ... Tout est déballé avec brio ! Dès les premières minutes on est dedans, avec ces bouts de scènes entrecoupés du générique avec la musique percutante de Big John.
L'histoire est vraiment passionnante, le thème de la religion confrontée à la science avec une dimension métaphysique, le tout dans une ambiance de sanctuaire assiégé autant de l'intérieur (cylindre) que l'extérieur (clochards, insectes). Le rythme et l'intrigue ne s'arrêtent quasiment jamais, avec des instants mémorables (Jésus est un extraterrestre et le fils de Satan est dans un cylindre vieux de plusieurs milliers d'années, waaa les fous !) et terrifiantes (celle du meurtre derrière l'église, rappelant un passage de "Assaut").
Le côté métaphysique ajoute vraiment un plus au scénario déjà excellent, les signaux envoyés du futur, les faisant rêver, ça va ultra loin mais franchement quand on accepte d'être embarqué c'est juste géant ! La dernière demi heure est énormément scotchante, malgré le cliché de la transmission de damnation par le liquide, comme cette scène du passage inter-dimensionnel par le miroir.
Après ce qui peut déranger c'est que le mysticisme est limite pastiché, le catholicisme en prend pour son grade, on a pu reprocher à Carpenter d'avoir un certain mépris pour les institutions religieuses, enfin moi perso je trouve ça jouissif.
"Prince des Ténèbres" est pour moi un des meilleurs films du réalisateur, un de ces plus complets en terme d'aboutissement thématique et technique pour un rendu diaboliquement efficace.