Faith is a hard thing to come by these days.
The Thing et In The Mouth of Madness faisant partie des meilleurs film du genre, je ne m'étais pourtant jamais encore penché sur le film du milieu de la fameuse Trilogie de l’Apocalypse de Carpenter (son du tonnerre grondant).
Si The Thing reste mon préféré, il faut bien avouer que ce Prince of Darkness a quelque chose de terriblement passionnant. Une sorte de mélange entre Assaut, Romero pour le côté zombie et même aussi du Cocteau (le coup de l'effet spécial du miroir m'a fait penser à Orphée, qu'en est-il en vrai ?)! Le pitch est aguicheur et l'introduction prenante de mystère. Le traitement de la religion est fort intéressant (pas très profond en soit mais pas grave) dans cette trame, avec ce côté relecture scientifique mais avec un fond de mystique quand même. L'ambiance est folle, avec ces disparitions des personnages, un à un, dans des conditions plus ou moins tragiques. Il est intéressant de noter que les personnages sont plutôt bien brossés. Bon, on échappe pas au cliché parfois et ce n'est jamais très profond mais les personnages ne sont pas réduit à être juste bon pour se faire zigouiller. Les effets spéciaux et maquillages sont toujours de qualité et la réalisation fait tout pour nous plonger dans cette ambiance en fourmillant de bonnes idées (l'eau au plafond, le plan sur le ciseau m'ayant marqué).
Si The Thing traite de la paranoïa et du rapport à l'autre, In The Mouth du rapport à la réalité et à la fiction (entre autres), Prince of Darkness traite pour sa part (et selon moi) du rapport au savoir, qu'il soit religieux ou scientifique, mystique ou rationnel. Il est aussi intéressant de noter que ce sont des SDF qui entourent et bloquent le groupe d'élite (scientifique, universitaire et religieux) mais je n'ai pas l'impression que cela va au-delà. Bref, si Sam Neil se questionnera quelques années plus tard sur la réalité tangible, ce groupe se questionnera sur le savoir, la rationalité pure, en bon scientifique qu'ils sont.
Au final, ce film me fait toujours autant regretter l'absence de Carpenter dans le cinéma actuel. Il est trop effacé alors que la filière de l'épouvante est totalement libre, le gore ou le cinéma d'immersion (Paranormal Activity, Rec etc.) ayant pris le relais d'un genre trop tombé en désuétude.