Qu'il est rassurant de voir qu'un grand monsieur comme Miyazaki soit capable de reprendre la majorité des codes de l'heroic fantasy et de réussir à les mêler à une mythologie aussi singulière et touchante. Il est tout aussi rassurant pour l'immense fan de la saga Thorgal que je suis de voir un cinéaste lui rendre un tel hommage avec une maestria sans égale. Car c'est ce qu'est Princesse Mononoké, un tour de force incroyable qui marque un tournant dans l'animé japonais.
Ashitaka est un prince maudit qui doit faire face à un immense défi pour annihiler l'épée de Damoclès qui plane au dessus de sa tête. Rétablir l'équilibre et la paix entre la faune animale et végétale et les humains n'est rien d'autre que la lourde quête qui l'attend. Sur fond de message écologique et pacifiste, Miyazaki nous dresse un portrait qui transpire l'humanité et la folie. En s'appuyant sur un folklore d'une richesse renversante et un galerie de personnages bouleversante, le maître de l'animation nous délivre non seulement son oeuvre la plus mature, mais également la plus aboutie.
Princesse Mononoké est une invitation au voyage dont les avances seront difficiles à repousser. Riche et généreuse, cette expérience transporte autant qu'elle émeut. Ambassadeur d'un cinéma que l'on aimerait voir à un tel niveau plus souvent, la fresque de Miyazaki se hisse aux côtés des plus grands et restera, à jamais, l'une des oeuvres les plus bouleversantes du 7ème art.