Divisé en cinq saisons comme son titre l'indique ce film offre donc les tableaux de cinq périodes de la vie du jeune moine. Chacune de ces périodes contient une épreuve directement liée à l'âge du héros. Le maître, quant à lui, guide son jeune disciple et lui apprend peu à peu à s'affranchir du désir. Au printemps, la cruauté de l'innocence enfantine fait rage. En été, c'est le désir du corps de l'autre qui sévit et provoque le départ du jeune moine prêt à affronter le monde pour sa belle. L'automne symbolise l'amour et stigmatise ce désir de possession exclusive typiquement masculin, un désir qui peut facilement verser dans la folie. Difficile de ne pas y voir une critique de la société coréenne très masculine dans son système de valeurs. L'hiver c'est le retour aux sources, à l'apprentissage. On observe son parcours, et on en tire des conclusions pour avancer de nouveau sur le droit chemin. Le renouveau lié au printemps annonce alors que la boucle est bouclée et qu'un nouveau cycle de la vie peut commencer. Ce qui ressort de cette oeuvre c'est la volonté de la part du metteur en scène d'illustrer comment, à force d'abnégation et de douleur, on parvient à s'extirper du cycle de la vie et de la mort pour le dépasser et le comprendre. Chaque étape de ce parcours initiatique est parfaitement illustrée, avec une simplicité terriblement efficace. Kim Ki-duk s'est d'ailleurs beaucoup investi dans ce projet, puisqu'en plus d'en avoir écrit le scénario, de l'avoir mis en scène et de l'avoir filmé, il tient également dans son film le rôle du jeune moine adulte. Kim Ki-duk croit en l'homme et sa capacité à changer quand il se prend en main, un message qu'il fait passer de la manière la plus belle et la plus poétique qui soit en signant cette quête mystique d'une incroyable beauté. Les images sont souvent magnifiques et même surprenantes. Les points forts : Plus qu'un film, un poème de la vie. Les points faibles : ...