Ce qui frappe d'abord dans ce film, c'est la beauté des images : un monastère sur une île aux couleurs de printemps qui nous transporte dans un ailleurs presque irréel : y vivent un moine et son tout jeune disciple, un enfant de 10 ans, pieux certes, mais surtout coquin et joueur, parfois cruel aussi comme tous les enfants de cet âge, et pourtant, les rapports qu'il entretient avec le Maître, empreints de déférence et de respect, font qu'il accepte la punition méritée.
Et l'été arrive : l'enfant est devenu un jeune homme qui va connaître l'amour et le désir, perdre son innocence, et quitter ce hâvre de paix pour affronter la dureté du monde.
Kim Ki-Duk nous offre, sous forme de tableaux magnifiques, la vision des étapes de la vie au rythme des saisons, et à l'automne c'est sur l'île que le jeune homme, désormais souillé par la passion et ses ravages, trouve refuge auprès de son maître.
L'hiver arrive, et le vieux Sage conscient de la mort qui approche à grands pas, quitte à jamais la vie comme il l'a vécue.
Le cycle des saisons reprend, immuable : bientôt le printemps et sa végétation renaissante, apportent avec lui le nouveau maître et un jeune disciple qu'à son tour il va initier.
Une atmosphère belle et étrange, un film venu d'ailleurs, dépaysant et hors du temps.