Late Spring est un film brillant, qui n'est en apparence que le simple récit d'une femme qui refuse de sortir de son foyer familial, ayant la peur du changement.


Pourtant, et à l'image de ce brillant discours tenu par le père dans la dernière partie du film, il est nécessaire de faire des efforts, parce que le bohneur, c'est le fruit de notre travail, pas de celui des autres. Le long métrage d'Ozu est très puissant puisqu'il y développe les liens familiaux, les moments joyeux passés entre le père et la fille, et surtout la situation des deux personnages : alors que le père vit seul avec sa fille depuis le décès de sa femme, la fille ne vit plus qu'avec son père ; n'ayant alors plus de figure maternelle.


Ainsi, il est difficile pour Noriko de laisser entrer un autre homme que son père dans sa vie, de le trouver plus idéal pour vivre pleinement et joyeusement sa vie. Elle n'a donc plus comme repère, que son père. Le mariage est ainsi le moyen, pour Noriko de se forger, de ne plus dépendre de son père et d'aimer, de sourire également avec quelqu'un d'autre. Après tout, comme le dit lui-même son père à un ami, il a pris en épouse la fille d'un père, qui était dans la même situation que lui. De la même façon, lui aussi aimerait se remarier, pour aller de l'avant.


La toute fin de Late Spring est en ce sens magnifique, car si le père aura refusé de laisser transparaitre ses émotions, elles étaient bien présentes. Très affecté par la perte de sa femme, l'absence de sa fille après le mariage ne peut que l'inquiéter. Il veut simplement qu'elle aille bien. Cette absence est nécessaire, et il le sait. Autant pour lui que pour elle.


Critique rédigée en 2021.

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le 30 oct. 2021

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William Carlier

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