Priscilla
6.1
Priscilla

Film de Sofia Coppola (2023)

Voir le film

Entre opacité de l’ennui, une emprise toxique et une émancipation.

Sofia Coppola une fois encore relate le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Ici, celui de la femme d’une icône (Elvis, dont elle nous montre une face fort sombre) Elle parvient à transcrire dans le rythme très lent de sa mise en scène et des images, des répétions, un processus d’emprise masculin Et, celui plus tardif, celui d’une émancipation. Sous emprise médiatique, mais aussi celle d’un homme qui veut la modeler selon ses propres désirs, qui l’absorbe, l’isole, en fait un « bel objet », Priscilla est une prisonnière, dans une cage dorée aux décors de catalogue, qui passe du conte de fée au mauvais rêve. Coppola a su filmer le spleen, la mélancolie de l’ennui, la solitude la frustration, la fuite hors de soi et du monde, le repli au fond de moroses pensées, la quotidienne souffrance de vivre et d’exister. L’actrice est superbe et émouvante. Entre opacité de l’ennui, emprise toxique et émancipation, Sofia Coppola convoque l’envers du décor d’une cage dorée.

cathVK44
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus au cinéma 2024. et La violence contre les femmes: toujours d'actualité.

Créée

le 11 juil. 2024

Critique lue 6 fois

1 j'aime

cathVK44

Écrit par

Critique lue 6 fois

1

D'autres avis sur Priscilla

Priscilla
Marlon_B
7

Le portail et l'intime

J’entends déjà d’ici les procès intentés au dernier film de Sofia Coppola, comme pour les précédents Les proies ou On the rocks : trop superficiel avec ce souci obsessionnel de l’apparence et...

le 20 déc. 2023

41 j'aime

1

Priscilla
Sergent_Pepper
7

Lost in frustration

On l’a vu récemment avec Napoléon ou Maestro : le rôle des épouses intéresse de plus en plus le cinéma américain. Influentes, indispensables et laissées à l’écart des projecteurs de l’Histoire, elles...

le 8 janv. 2024

36 j'aime

1

Priscilla
EricDebarnot
4

Priscilla reine de Graceland

Il y a suffisamment de détracteurs – parfois assez violents – du cinéma de Sofia Coppola pour que nous précisions d’emblée que nous n’en faisons absolument partie, et que nous avons toujours, même...

le 5 janv. 2024

33 j'aime

5

Du même critique

Le Samouraï
cathVK44
8

Critique de Le Samouraï par cathVK44

Un thriller psychologique noir et dépouillé. Avec Costello, Delon restera à jamais la figure moderne du samouraï et l’incarnation de sa solitude.

le 19 août 2024

4 j'aime

Le Cercle rouge
cathVK44
8

Critique de Le Cercle rouge par cathVK44

Un polar austère superbement orchestré. Au centre du cercle silencieux d’un code d’honneur inéluctable se réuniront flics et criminels. Le code de l'honneur en question, c'est celui de la parole...

le 19 août 2024

4 j'aime

La Mouche
cathVK44
9

Critique de La Mouche par cathVK44

Mise en scène d’une spectaculaire transmutation. Quand la chair se fait cauchemar, l’amour rencontre la pulsion de mort. Un film fantastique fascinant rejouant "La Belle et la Bête". Émouvant et...

le 12 août 2024

4 j'aime