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Sofia Coppola une fois encore relate le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Ici, celui de la femme d’une icône (Elvis, dont elle nous montre une face fort sombre) Elle parvient à transcrire dans le rythme très lent de sa mise en scène et des images, des répétions, un processus d’emprise masculin Et, celui plus tardif, celui d’une émancipation. Sous emprise médiatique, mais aussi celle d’un homme qui veut la modeler selon ses propres désirs, qui l’absorbe, l’isole, en fait un « bel objet », Priscilla est une prisonnière, dans une cage dorée aux décors de catalogue, qui passe du conte de fée au mauvais rêve. Coppola a su filmer le spleen, la mélancolie de l’ennui, la solitude la frustration, la fuite hors de soi et du monde, le repli au fond de moroses pensées, la quotidienne souffrance de vivre et d’exister. L’actrice est superbe et émouvante. Entre opacité de l’ennui, emprise toxique et émancipation, Sofia Coppola convoque l’envers du décor d’une cage dorée.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus au cinéma 2024. et La violence contre les femmes: toujours d'actualité.
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le 11 juil. 2024
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