Felicia et Mitzi, deux "travestis" retrouvent leur amie transexuelle Bernadette, dévastée par la mort de Trompette, son jeune amant qui a succombé en pleine salle de bain aux vapeurs d'un décolorant pour cheveux. Le ton est donné.
Comment ne pas apprécier ce film. Un message de liberté et de défoulement complet. Les dialogues grossiers mais jamais vulgaires sont excellents. Ces «folles» ou encore "pédales" et j’en passe, me fait penser à «gars» et «garce» : au moyen âge une garce était bien le féminin d’un gars...tout bêtement. Aujourd’hui avec cette volonté de toujours dénigrer, «garce» a bien une autre connotation.../...
Je ne peux que conseiller ce film pour tout ce qu’il nous démontre de solidarité, d’amour, de sympathie, de joie de vivre, d’adversité et de rencontres insolites. Les acteurs évidemment le doyen, l’insupportable et l’humaniste pour Terence Stamp Guy Pearce et Hugo Weaving :
Trois amis qui s’apprêtent à traverser le désert Australien de Sydney à Alice Springs pour y présenter leur spectacle de Drag Queen. A bord d’un bus « Priscilla » ce sera certainement leur premier et dernier grand voyage.
Ce film sans budget a quand même donné lieu à des reprises théâtrales Broadway, Londres, Paris, comme quoi Stephan Elliott a viser juste au bon moment. Contrairement à ces stars qui s’essaient au changement de registre souvent obligatoire une fois passé l’âge, ce sont nos jeunes acteurs qui ont pris le risque de saboter directement leur carrière à leur début.
C’est très simple tout ce qui fait l’attrait de ce film est une qualité esthétique époustouflante servie par un cinémascope qui met en valeur les décors naturels grandioses et une photographie des plus réussies...Il transporte grâce à ses acteurs, son environnement, et ses costumes pour le moins chatoyants couplé à une musique emballante, (Kylie Minogue, Madonna, Gloria Gaynor, Aretha Franklin, Abba, Village people ) et on les accompagne dans ce périple. Un vrai plaisir. Et puis ce film a permis de mettre en avant la culture homo c’est déjà pas un mal avec en filigrane l’homophobie permanente, le changement de sexe, l’homoparentalité, le Sida.
Malgré ce refus de la différence il y a de bons moments de solidarité pour cette bande venue de nulle part qui viendra secouer les vies. Ce n’est qu’une question de contact, de communication, de regard pour s’apprécier et se voir et le film le retransmet à merveille. Comme la rencontre de deux mondes mais identiques dans leur solitude au milieu du désert servie encore par la musique pour appuyer le message. Ou ce moment d'ennui et de chant sur le toit du bus dans la lumière où le vent vient caresser les costumes du chanteur; un pur moment de beauté, de délire, de grand n’importe quoi tellement jouissif.
Un film léger pour un message d’importance. En filigrane la paternité et un homme qui souhaite faire comprendre son homosexualité à sa famille. Sous l’effet de la comédie on comprend bien toute la difficulté du propos. En ce sens ce film est une merveille de délicatesse.
En 1994, ce road trip, obtient le prix du public, du festival de cannes.