Prise de bec à Hong Kong par Supavince
Michael Hui fut en son temps LA grande star comique du cinéma hongkongais durant les années 70/80. Il a su conquérir son public en lui proposant des comédies traitant de sujets proches des préoccupations des gens, en y ajoutant une sensibilité sociale qui lui est chère. Chicken and Duck Talk en est le parfait exemple et constitue l'une de ses plus belles réussites, car c'est simple, on rigole du début à la fin.
Michael Hui en plus d'être à l'affiche est le producteur exécutif et la réalisation de Chicken and Duck Talk a été confiée à Clifton Ko (spécialiste du genre) qui place ici la barre très haut. Chaque situation est prétexte à faire rire, et le moins que le puisse dire, c'est que cela fonctionne à merveille. Ainsi les scènes s'enchaînent sans temps morts et sont plus drôles les unes que les autres. Michael Hui est impérial dans son rôle de restaurateur pas très net qui fait preuve d'une incroyable mauvaise foi pour notre plus grand plaisir. Pour s'en convaincre, la scène d'introduction est assez fabuleuse et nous plonge directement dans l'ambiance déjantée du film. Hui veut convaincre son client (qui se trouve être un agent de l'inspection sanitaire) que les cafards trouvés dans sa soupe n'en sont pas et ne sont rien d'autre que des dattes... Hui en mangera même un devant l'agent pour lui prouver le contraire et se tordra de dégoût une fois rentré dans l'arrière boutique... Un grand moment qui annonce la couleur et loin d'être une situation isolée, car comme dit plus haut, les scènes de ce calibre ne manquent pas ! Citons pêle-mêle un combat de canard contre poulet costumés, dissimulations de rats dans le restaurant façon gym-tonic, ou bien encore infiltration de Hui déguisé en indienne chez le concurrent Danny's Chicken... Je pourrai passer un certain temps à vous les décrire une par une, mais je vous laisse le soin de les découvrir par vous même.
Michael Hui est bien entendu le pilier central du film mais Clifton Ko a su bien entourer la star car les seconds rôles sont au diapason, à l'instar de Ricky Hui son frère mais aussi Teddy Yip, Ku Feng, Lawrence Ng, Lowell Lo, etc. Le seul regret que nous pourrions avoir est le rôle un peu trop effacé que compose Sylvia Chang qui joue le rôle de la femme de Hui, et que l'on sait pourtant à l'aise dans le registre de la comédie.
Quelques caméos viennent aussi ajouter une touche sympa comme l'apparition de Samuel Hui le troisième frère jouant son propre rôle, ou encore Ronny Yu (ici, producteur du film) et Clifton Ko de façon furtive.
Enfin, ce qui est également plaisant, c'est de voir que personne n'est épargné, et qu'aussi bien le restaurant traditionnel que le fast food aux méthodes japonaises strictes en prennent plein la tête. Chicken and Duck Talk est vraiment une comédie des plus hilarantes et l'une des meilleures prestations du roi de la comédie de l'âge d'or avant qu'il ne passe le relais la décennie suivante à un certain Stephen Chow. On regrettera également que Chicken and Duck Talk n'ai pas encore eu les honneurs d'une sortie DVD par chez nous alors qu'il a eu le droit à une diffusion sur Arte il n'y a pas si longtemps que ça (1997 quand même... Que le temps passe vite ! ^^).