Prisonnier de la peur par Maqroll
Première réalisation de Robert Mulligan, voilà un film qui mérite d’être découvert. L’auteur (car c’en est un) se caractérise le plus souvent par un lyrisme bien connu (son plus grand succès, Un été 42 l’a largement fait savoir) mais aussi par des capacités rares d’introspection psychologique. C’est ici l’histoire vraie d’un joueur de base-ball, étouffé par la personnalité de son père avant de pouvoir enfin s’en distancier et de faire une carrière que l’on devine prestigieuse. Anthony Perkins est très crédible dans ce rôle d’avant Psychose (qui le tuera à tout jamais en le figeant dans des rôles de psychotiques, psychopathes ou pervers) et Karl Malden est égal à lui même, solide comme un roc. Le seul bémol – mais de taille – est à mettre au compte du rendu psychiatrique, comme toujours galvaudé et caricaturé : électrochocs et « Œdipe pour les nuls » voisinant à qui mieux mieux… Mais l’impression d’ensemble reste celle d’un film intéressant qui reflète un auteur sensible et délicat