Si ce biopic musical repose sur des clichés et agace au premier abord, l’alchimie entre les actrices et le sort touchant de ces deux jumelles parviennent malgré tout à offrir quelques moments d’émotion.
Claire (Camille Razat) et Jeanne (Mélanie Robert) sont jumelles et partagent le même talent pour le piano. Poussées par leurs parents (Isabelle Carré et Frank Dubosc) qui ont tout sacrifié pour qu’elles réussissent leur carrière musicale, un imprévu va pourtant bouleverser leurs rêves. Et si cet événement était une opportunité pour mieux renforcer le lien qui les unit, tant en comme sœurs que comme musiciennes ?
Bienvenue dans un drame musical estampillé du label « histoire vraie », qui a une fâcheuse tendance à confondre lourdeur et efficacité. On doit d’abord subir plus d’une heure et quart d’immersion dans le monde de la musique classique, présenté ici sous une avalanche de clichés : compétition et rivalité exacerbées, professeur tyrannique à l’accent germanique, jeunes prodiges sacrifiant tout pour satisfaire les ambitions démesurées de leur père insupportable… Qu’il est difficile de se sentir concerné par ce qui est projeté sur l’écran ! D’autant plus que les dialogues sont aussi poussifs que ceux d’un téléfilm d’un soir de semaine sur une chaine française.
Heureusement, le film n’est pas un naufrage total grâce à l’histoire fondamentalement touchante qui unit ces jumelles et aussi grâce à l’interprétation convaincante de Camille Razat et Mélanie Robert. Elles ne sont pas pianistes dans la vie et pourtant, elles assurent plusieurs scènes musicales sans leur doublure musiciennes, créant une authentique connexion envers leurs personnages. Le dernier acte remet timidement en question cette course insupportable à la gloriole pour snobinards et offre une vision plutôt poétique de la sororité. Par moments, les grosses ficelles cinématographiques laissent place à une véritable efficacité, provoquant enfin une émotion, voire un suspens. On se surprend enfin à s’émouvoir face à ces sœurs qui partagent littéralement leur partition, ou face aux marteaux de piano frappant les cordes comme s’ils fracassaient des articulations.
Au final, même si ce biopic n’est pas complètement raté, il laisse une impression de gâchis, tant le fond de l’histoire aurait pu être traité avec plus de délicatesse… un peu comme si Hans Zimmer avait réadapté une pièce de Franz Schubert.