Professeur Layton et la Diva éternelle
6.6
Professeur Layton et la Diva éternelle

Long-métrage d'animation de Masakazu Hashimoto (2009)

Le Professeur Layton, c'est tout d'abord un coup de foudre, voire une histoire d'amour, qui a débuté il y a quelques années déjà sur Nintendo DS. Un duo attendrissant, composé du Professeur et de Luke, son jeune assistant, ainsi que des personnages toujours plus originaux, des histoires aussi alambiquées que les énigmes que le jeu proposait, et surtout un style graphique et une ambiance sonore particulière. Il ne fallait d'ailleurs pas grand chose pour le comparer à un mélange entre Sherlock Holmes et Tintin, tant ses influences Européennes en faisaient quelque chose à des années lumières de ce que nous propose d'habitude le Japon (tout du moins dans la masse qui nous est distribuée, des produits plus discrets, comme Sakura Taisen Ecole de Paris nous rappelant l'intérêt que les nippons portent envers notre culture).
Ce qui aura retardé la sortie de ce métrage, qui date déjà de 2009, c'est l'extrême lenteur que prennent les nouveaux opus à être francisés, et comme il se place après le troisième, sorti quant à lui en 2008 au Japon, il fallait d'abord qu'il apparaisse sur notre territoire avant que le film puisse être commercialisé. Il est également à noter que le quatrième (L'appel du Spectre) arrivera juste après celui-ci, en novembre.
Revenons-en donc au film en lui-même, vu que tout a été clarifié. Pour faire simple, il corrige des tirs, mais colporte malgré lui des défauts inhérents à la série. Le jeu a eu un succès important auprès des adultes, mais c'est le fait qu'il soit sur DS, et possède un aspect enfantin qui en aura fait l'un des jeux favoris des enfants ou jeunes ados. La production a donc manœuvré sa barque en fonction de ce public, et il faut malheureusement avouer que les adultes, qui n'auront plus le franc plaisir de se triturer les méninges, risquent par moment d'être frustrés, alors qu'en revanche les plus jeunes y trouveront le divertissement qu'ils recherchent.
Point de scénario cependant très intéressant, les énigmes ont enfin un sens ! C'était l'une des rares choses que l'on pouvait reprocher au jeu, qui à l'inverse des Chevaliers de Baphomet, vous proposait des casses-têtes sans rapports avec la progression de l'aventure elle-même.

Bref, Professeur Layton et la Diva éternelle est un produit plutôt satisfaisant, bien qu'il soit évident qu'il divisera le public. On aura des griefs à son encontre, surtout si l'on est adulte, mais il sera dur de bouder le plaisir que l'on aura à retrouver notre intrépide duo dans un format plus large. Le support cartouche ne permettait que de courtes cinématiques qui avaient tendance à laisser sur sa faim, ce que cette production tente de combler. On retrouve l'ambiance sonore qui lui est propre, ainsi que tout ce qui faisait le jeu, dont son inévitable scénario tarabiscoté, et ça détendra, au moins un moment, le temps d'attendre la sortie du prochain opus et remettre nos neurones réellement en éveil. Level-5 a vu les choses en grand pour ce film, et a fait appel à de nombreux studios de talent (P.A. Works [Evangelion 1.0, Canaan], OLM Digital [Yatterman, saga Zebraman]) et il en résulte quelque chose de réellement enchanteur, auquel viennent se greffer de très belles séquences en images de synthèse, quoique parfois un peu « too-much » et pas forcément pertinentes (celle en voiture notamment).
Pour conclure, les enfants amateurs du jeu auront un produit qui les contentera, avec une fin mignonne comme l'on pourrait s'y attendre. Les plus anciens souriront (le flic vociférant de Scotland Yard façon Koichi Zenigata est tordant), s'émerveilleront, mais auront évidemment moins d'enthousiasme, la place laissée à la réflexion ayant été presque entièrement sacrifiée au profit de l'action/aventure.
Mention spéciale pour la diversité des personnages, qui comme dans le jeu, nous fait défiler tout un panel de faciès très différents et toujours autant inspirés, venant apporter encore plus de vie à l'ensemble.
SlashersHouse
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le 29 sept. 2011

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