Scott Adkins is THE man

Scott Adkins, c’est un peu le retour aux années 80/90, cette époque où les vidéoclubs étaient remplis de DTV martiaux avec Jean-Claude Van Damme, Steven Seagal, Gary Daniels et autres Daniel Bernhardt. Mais Scott Adkins, c’est aussi l’acteur fétiche du réalisateur de séries B Jesse V. Johnson. Pas moins de six films ensemble en l’espace de quatre ans : Chien Sauvage (2017), Profession tueur (2018), The Debt Collector (2018), Triple Threat (2019), Avengement (2019) et The Debt Collector 2 (2020). A croire que ces deux-là étaient faits pour tourner ensemble puisque cette collaboration aura engendré certains des meilleurs films de l’un comme de l’autre. Et aujourd’hui, on s’intéresse à l’un d’eux, Profession tueur, Accident Man en VO, un film qui manque certes de profondeur, mais qui s’avère être un excellent divertissement bien jouissif aux scènes de baston parmi les meilleures qu’on ait pu voir dans un film occidental.

Au début des années 90, des créateurs de bandes dessinées britanniques s’associent et créent Toxic, un « magasine » de BD dans lequel on trouvait, entre autres, Accident Man, créé par les scénaristes Pat Miçlls et Tony Skinner et mis en images par Martin Edmund et Duke Mighten. La recette : de la violence et de l’humour noir. Scott Adkins, acteur / artiste martial bien connu des amateurs de séries B d’action est fan depuis son plus jeune âge de cette BD Accident Man. Il a envie d’en faire un film, en écrivant le scénario, et investit son propre argent pour acquérir les droits d’en faire un film. En 2018, le film voit le jour, reprend le titre de la BD ainsi que la trame et les personnages, bien que modifiant quelques éléments. On sent bien que le film adapte une bande dessinée et qu’il essaie de garder cet esprit BD, avec ces méchants caricaturaux à la limite du grotesque, avec ce ton qui montre régulièrement qu’il ne se prend pas au sérieux. Profession Tueur se rapproche également un peu du jeu vidéo avec cette succession de combattant un peu à la manière du Scott Pilgrim d’Edgar Wright. L’ensemble est régulièrement accompagné par une voix off, celle du personnage principal, qui ajoute une petite touche d’humour noir à l’ensemble. Très rapidement, on sent qu’une réelle énergie se dégage du film et on sent que Jesse V. Johnson a envie d’en donner pour son argent au spectateur et le résultat est que Profession Tueur est un des meilleurs Scott Adkins aux côtés de Avengement, The Debt Collector et certains opus des Undisputed.

Profession Tueur a un scénario qu’on pourrait qualifier de série B (ce film en est une en même temps) mais il est rondement mené malgré quelques twists assez prévisibles. Les scènes de meurtres déguisés en accident sont parfois bien jouissives grâce à une mise en scène pleine d’entrain. Jesse V. Johnson soigne chacune de ses scènes, s’inspirant parfois du cinéma de Guy Ritchie ou Quentin Tarantino jusque dans les dialogues pleins d’humour, bien que pas toujours très finauds, déblatérés par un casting qui s’en sort réellement bien. Le jeu d’acteur est bon et Adkins pourrait tenir sans problème des rôles principaux dans des productions de plus grande envergure. Ray Stevenson est également très convaincant en vieux baroudeur propriétaire d’un bar un peu spécial. Et puis il y a les scènes de combats, un des points forts du film, grâce à un très gros casting martial. Outre Scott Adkins, dont les compétences ne sont plus à prouver, on retrouve Michael Jai White (Undisputed 2, Spawn), Ray Park (Star Wars La Menace Fantome, X-Men) ou encore la cascadeuse Amy Johnson. Les chorégraphies sont très bonnes, avec un montage qui privilégie souvent de longs échanges de coups plutôt que des coupes non-stop et le résultat à l’écran a clairement de la gueule. Certains combats restent en tête comme celui entre Jai White / Park contre Adkins ou encore entre ce dernier et Amy Johnston. Certes, nous ne sommes pas encore au niveau de bastons made in Jackie Chan, Sammo Hung ou Yuen Woo-Ping mais le résultat est de très bonne tenue, très violent, très sanglant même par moment, bourrin, avec des décors qui explosent dans tous les sens dès que ça en a l’occasion, soit à coups de projections, soit simplement avec des grosses mitrailleuses.

Profession Tueur manque de profondeur, aussi bien au niveau des personnages que de l’intrigue, mais l’ensemble est très divertissant et hautement recommandé grâce à des scènes action très réussies. Une très bonne série B.

Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-profession-tueur-de-jesse-v-johnson-2018/