Profil bas par Incertitudes
Claude Zidi change de registre au début des années 90. Après ses comédies populaires des années 70-80 (L'Aile ou la cuisse, l'Inspecteur la Bavure, Les sous-doués et j'en passe), l'ex-assistant de Philippe Clair met en scène un pur polar coécrit avec le flic Simon Michaël. Le film date de 1993 et c'était l'époque où des séries aseptisées telles que Navarro, Commissaire Moulin, Julie Lescaut et autres Cordier juge et flic étaient en tête des audiences à la télé. Donc on peut saluer le courage et le côté précurseur de Profil bas car ce policier réaliste enfantera plus tard Le Cousin, Les Voleurs et tous les films de Marchal (qui a un petit rôle dans Profil Bas) dans les années 2000.
Bruel est un flic paumé. Il n'a pas la vocation. Il est dépressif et a des idées suicidaires. Son supérieur hiérarchique est de mèche avec un truand et cherche à lui faire porter le chapeau. Noir c'est noir...
Zidi nous parle de ces flics perdus, sans amour, sans famille, vivant seul et des relations troubles avec leurs indics'. La frontière entre flic et voyou est de plus en plus ténue. De sorte que le spectateur se raccroche au seul motif d'espoir qui lui reste : l'amour. L'amour que porte Segal à Claire (Sandra Speichert le plus souvent à poil) et qui lui redonnera le goût de vivre.
Film noir intéressant, totalement dénué d'humour (sauf la réplique ironique de Bruel à un moment "j'sais pas chanter"), au scénario captivant, Zidi n'a pas raté son coup.