Que dire de plus à part que c'est un bien mauvais film ? Et qui n'a même pas la politesse d'être nanar, sorti de quelques tropes du genre (la réparation soudaine du lien père-fille) assénés avec un tel sérieux qu'on peut en ricaner ! Project Silence passe son temps à planter des éléments qui ne serviront jamais vraiment, témoin d'une écriture à la ramasse qui concerne même son titre : sachant que les chiens mutants militaires se repèrent à la voix de leur proie, on s'attend à un grand jeu du silence pour la survie, mais en fait non. Sans doute que ce projet (et ce film ?) s'appelle ainsi car il ne faut tout simplement pas en parler.
La sauce est sans cesse rallongée artificiellement par des relances scénaristiques forcées pour tenir la durée réglementaire (et augmenter la durée ressentie), quitte à virer au débile (le plan tortueux pour chopper la clé du camion !). Les personnages secondaires ne sont pas intéressants, le héros est un connard tout du long mais qui a quand même droit à une rédemption flash, les enjeux de la thématique de filiation en miroir ne sont pas développés, et la technique ne sauvera rien de ce marasme : réalisation et photo fades, spatialisation erratique (où sont les cadavres ?), CGI de chiens juste moches (petit sourire devant l'effet rouler-bouler à la Samus dans l'hélico)... Project Silence n'est pas le pire étron du cinéma de genre, loin de là, mais il n'offre rien qui vaille le détour.