Je vais encore me faire des copains :
Je hais ce film (j'aurais voulu dire que je trouve que c'est une m.... mais il faut rester mesuré en toute chose)
Ca c'est dit, maintenant, penchons nous sur le pourquoi!
Accrochez vous, ça va charcler! Je suis en colère encore 7 ans après!
Lorsque les studios Fox décident de créer une préquelle à la saga Alien, suivant cette mode honteuse et minable du manque d'inventivité et d'imagination qui nous pourrit le cinéma depuis bientôt 10 ans, ils décident de la confier à Ridley Scott, réalisateur du premier opus de la saga pour que les fans ne crachent pas sur le film avant même qu'un scénario n'ait été établi.
Ridley accepte, après quelque tergiversations, à condition d'avoir un contrôle total via sa maison de production ce qui lui est accordé. Erreur fatale!
Ce cher Ridley, dont les chevilles ne sont pas sans rappeler des boules de bowling, se considérant comme le père de la saga et de tout ce qui la compose décide illico presto de désavouer tout autre apport que le sien à la saga (exit la reine alien de "Aliens", par exemple) et de pondre l'évangile Alien selon Saint Ridley avec le film qui nous occupe: "Prometheus".
Au final ce ne sera que l'ouverture de l'évangile puisque ses délires créationnistes à base de flute, d'ingénieurs qui ressemblent vaguement à des grecs bouffis en plastique, d'androide mégalomane et autres manipulations génétiques incompréhensibles ne seront abordées que dans Alien Covenant (bonjour la subtilité du titre).
Nous suivons donc un équipage, comme c'est souvent le cas dans la saga, qui se rend sur une planète inconnue dans l'espoir de rencontrer nos concepteurs/créateurs.
Nos concepteurs qui ont donc laissé des messages sur nos cavernes montrant un groupe de 4 ou 5 étoiles/planètes pour nous "inviter" à les retrouver.
Voilà comment on monte une expédition à plusieurs milliards de dollars : on trouve des graffitis invraisemblables (comment voulez vous trouver un quelconque système de corps célestes particulier sans point d'origine, date et plus d'infos? Les étoiles bougent figurez vous) et on choisit de croire. Ce dernier argument est littéralement ce que dit le personnage de Noomi Rapace pour justifier la présence de 17 personnes sur le vaisseau.
D'ailleurs ces 17 personnes se sont embarquées sur un vaisseau pour aller à des années lumières de la Terre sans savoir où ils allaient, pourquoi ils y allaient et sans se connaître! Mais pourquoi tant de haine de la logique? Pourquoi?
Et ça, c'est même pas les premières 20 minutes du film!
Arrivés on ne sait trop comment sur la bonne planète, ils découvrent une construction du premier coup (quel bol, ils étaient du bon côté de la boule!) grâce certainement à leur équipement 100 fois plus avancé que ceux du futur Nostromo du Alien de 1979.
Parce que nous retrouvons, bien sûr, l'un des plus gros défauts de ces préquelles à la noix, l'anachronisme technologique. Ce qu'il était possible de faire en 79 puis par la suite est en constante évolution et suit chronologiquement les films. Aujourd'hui les possibilités sont infinies (sauf pour le vieillissement de Guy Pearce apparemment) mais lorsqu'un film tourné de nos jours est sensé se passer avant ce qui s'est fait dans les années 80, patatra, toute la continuité se trouve jetée à la poubelle. Ce n'est pas que l'esthétique qui est bien trop propre et brillante mais toute une technologie qui fait qu'il est impossible que le film du futur se situe dans la continuité de celui-ci, ou alors l'humanité a régressé : je rappelle que "Prometheus" se passe environ 30 ans seulement avant "Alien".
Donc voilà nos zozos sur la planète LV 223 et que font ces débiles dès leur arrivée, ils enlèvent leur casque! Certes le système ne détecte rien de nuisible, selon les critères terrestres, mais qu'est ce qui dit qu'il n'y pas des trucs autochtones dans l'air qui peuvent les tuer. Et ça se dit scientifique (à noter, ils feront exactement la même bourde dans Covenant).
Et bien sûr, comme de juste, ils vont tous mourir bêtement, parce qu'ils sont crétins ou qu'on ne les connait pas et mon empathie était déjà morte depuis longtemps à ce stade.
Je passe sur les délires idiots d'immortalité de Peter Weyland (nouvelle addition, inutile, à la famille Weyland), la crise identitaires de David (Fassbender est peut-être la seule chose intéressante du film mais sans originalité avec ses questionnements existentiels face à sa création, son modèle choisi de Lawrence d'Arabie et sa relation avec Shaw (Noomi Rapace)), l'inclusion au forceps du Space Jokey dont le casque n'est anatomiquement pas compatible avec les ingénieurs qu'on nous montre, la scène sur l'ADN identique des ingénieurs par rapport au notre : même moi qui ne suis pas une scientifique je sais que ce n'est évidemment pas le cas! Notre corps et celui des ingénieurs est de toute évidence différent, notre ADN ne peut donc être le MEME! Je passe aussi sur le fait que le gars qui fait la cartographie 3D du tumulus est celui qui se paume, que Idris Elba suit tout le monde sur son super moniteur 3D jusqu'à ce qu'il n'en voit plus certains quand ça arrange le scénario, qu'il voit une forme de vie bouger (sporadiquement) ce qui mène David à l'ingénieur toujours vivant (comment il arrive à ouvrir toutes les portes lui d'abord?) sans qu'on nous dise au final quelle est cet être vivant aperçu sur le moniteur? Le gars est sorti de son bloc de stase? J'ai espéré un instant que ce soit un xénomorphe mais non rien, que dalle, nada .... et je m'arrête parce que je me fais souffrir physiquement de m'en rappeler. (Liste non exhaustive)
Et les Aliens donc? On m'avait promis du xénomorphe à moi, même si le sujet du film avait un peu évolué par rapport à l'intention de départ, on m'avait promis une génèse du xénomorphe.
Et que m'offre-t-on?
Des urnes, non identifiées, avec de l'huile à l'intérieur qui a suinté, pouvons-nous penser, devant une gravure qui est une reine adulte, c'est ce que je pense. On m'a à quelques reprises rétorqué que c'était simplement un xénomorphe adulte mais de toute façon, le problème est le même.
Génèse? Poubelle!
Ok, ça ressemble à l'huile que l'ingénieur a bu au début du film histoire de sous-entendre qu'ils ont créé la vie sur Terre, mais que fait cette huile?
Hé bien mélangée avec des vers de terre du coin, elle génère des sortes de beta-facehugger qui au lieu de couvrir tout le visage sont juste de longs serpents qui entre dans la bouche de leur victime. Mais ne pondent pas ....
Par contre, l'huile crée des modifications génétiques qui peuvent être transmises par relations sexuelles. Shaw, stérile (la scène de conversation sortant de nulle part placée là bien comme il faut ....), se retrouve enceinte. Certes elle accouchera pas césarienne d'une seiche dans une scène au ridicule achevé (pourquoi cette machine ne peut-elle être calibrée que pour un homme? Y'avait plus de place sur la micro SD?) mais comment a-t-elle pu être fécondée puisqu'elle n'est pas féconde? Le sperme de Machin (j'ai oublié le nom de ce personnage sans intérêt dont la mort fait passer "Les Chtis à Mykonos" pour un spectacle intellectuel) l'a donc modifiée, elle, génétiquement! Comment?
Donc le serpent phallique (il a tout de même gardé la métaphore du viol à un moment) ne fait rien mais l'huile, "subrepticement" glissée dans le verre d'eau de Machin par David (qui met carrément son doigt dedans devant lui!) ça donne une seiche après accouplement?
Et pourquoi on a déjà une reine alien/ alien adulte sur le mur si le xenomorphe en est à une forme aussi primitive?
Tant de questions qui n'auront pas de réponses immédiates.
On finit le film avec un grand n'importe quoi d'action où nos héroïnes (il y en une autre mais ce personnage est tellement nul que ça ne vaut même pas la peine de le décortiquer) courront bien tout droit pour éviter le vaisseau qui s'écrase en ligne droite, au lieu de tourner! Un petit crochet sur la droite et tu survis, bécasse!
Et voilà en une phrase tout le problème résumé.
Tout ces gens n'ont pas de neurones utilisables pour quoi que ce soit. Ce sont des crétins idiots sans une once de jugeote ou de déontologie.
Machin, il voit qu'il a quelque chose dans l'oeil de pas normal alors qu'il vient d'arriver sur une planète inconnue et qu'il a enlevé son casque (ce n'est pas la raison mais quand même). Il ne peut pas se dire qu'il y a une nouille dans le potage, aller à l'infirmerie et se faire examiner? Histoire de voir qu'il a pas chopé un tegna du coin ou la malaria? Meuh non, ne faisons rien, ne disons rien et surtout pas à notre compagne avec qui nous venons de nous rouler copieusement histoire d'être sûr de bien lui avoir refilé le truc bizarre via tout les moyens de transmission possibles!
Mis à part ça, Ridley Scott n'est pas un mauvais faiseur du point de vue visuel. Ses plans sont travaillés, il se plante dès qu'il veut faire une référence à la saga, mais ses plans sont bien construits et son espace bien utilisé.
Le visuel n'a jamais été le problème de Ridley, il est même passé maître dans l'art de fournir de très belles images. Malheureusement, dans le cas présent, je n'ai pas pu me détacher suffisamment des bourdes et ornières du scénario pour vraiment apprécier le visuel.
Au final, la saga Alien ne se trouve pas enrichie de cette préquelle, qui ouvre sur une nouvelle saga, là où le suites avaient justement ajouter leur pierre à l'édifice.
Ridley oublie trop vite qu'il n'est pas le seul artisan a avoir forgé la légende du premier "Alien". Il n'est pas l'auteur du scénario et il n'est pas le père de la créature, il n'a fait que mettre en image les idées d'autres personnes. Il devrait s'y tenir, ça lui convient mieux.
Ce n'est pas méprisant de ma part. C'est un réalisateur, je ne le nie pas, mais tout le monde ne peut pas être auteur et s'autoproduire en plus.
Ridley, si tu lis ces mots (on peut croire à tout, c'est le message du film, la foi aveugle), jamais de ma vie je n'ai été aussi déçue en sortant d'un cinéma. Tant d'espoirs vibraient en moi à la sortie de ce "Prometheus" et tu les a détruit de la manière la plus douloureuse qui soit. Non pas parce que j'attendais une histoire spécifique, je n'avais pas d'idée préconçue, mais j'attendais juste une histoire, des personnages intéressants, bien construits et pas crétins. Quelque chose qui tienne la route.
Ce n'est pas ce que j'ai eu.
Mais le pire c'est que, Ridley, tu as fait un mauvais film tout court, "Alien" ou pas "Alien", ce film est mauvais.
Je l'ai revu pour cette critique histoire de rafraichir ma mémoire hurlante et non, rien à sauver.