Ah Prometheus, le film qui devait sonner le renouveau de la SF au cinéma, le grand retour de Ridley Scott à ses premiers succès, porté par un casting de rêve avec notamment Idris « Stringer Bell » Elba, Charlize Theron ou encore Michael Fassbender. Je ne suis pas particulièrement fan d'Alien mais j'attendais énormément ce film qui DEVAIT être bon, qui allait forcément approfondir de manière intelligente un univers déjà complexe... et en fait non, Prometheus est pour moi une grosse déception, voire un fiasco.
Le film souffre en premier lieu de son scénario prévisible, mauvais, voire très mauvais, j'ai trouvé que l'histoire manque de clarté, si beaucoup ne l'ont pas comprise (ce que j'ai pu observer) ce n'est pas parce qu'elle est compliquée, elle est même assez basique mais parce qu'elle est très mal racontée et laisse de côté plusieurs questions auxquelles on aura les réponses, ou pas, dans une suite. Merci à Damon Lindelof qui a cru que ce qu'il a fait dans Lost pouvait marcher au cinéma. Et puis, les évènements et les réactions des personnages sont souvent incohérents, et même risibles, on découvrira peut-être dans les bonus du Blu-Ray Director's Cut à 50 Euros que c'était une tentative d'humour de Scott. Le rythme du film est décousu, essentiellement à cause d'allers-retours incessants des protagonistes entre leur vaisseau et la grotte.
Autre problème, Prometheus n'a pas d'identité propre, au départ Scott voulait faire un préquel d'Alien, puis en fait non, et bien ça se ressent car le film oscille entre SF, film à suspense et film d'aventure, et en fin de compte ne ressemble à rien. Je n'ai donc rien ressenti en le voyant : aucune sensation de confinement, aucune sensation de peur, aucune envie de découvrir les secrets de ce monde, en fait je me suis fait gravement ennuyé. Et le trop plein de personnages déssert également le film : il y en a 17 sur le vaisseau, au moins 10 ne servent à rien à part placer des vannes pas drôles (mais vraiment pas drôles), faire de la figuration, se perdre dans une caverne, ou rentrer dans les clichés standards d'Hollywood.
Et puis dans ce genre de films il faut une musique qui marque, qui nous donne envie d'avancer avec les personnages, qui nous fait vibrer, qui entretient la peur : encore raté, aucune thème musical ne restera dans les mémoires.
Il y a quand même quelques bons côtés : Fassbender joue très bien et les décors sont sympas.

Au final PROMETHEUS est une arnaque, une coquille vide, avec trop d'incohérences que je ne peux passer sous silence.

*****SPOILERS*****
- Deux scientifiques font un voyage de 2 ans et demi en hibernation dans un vaisseau pour visiter une planète inconnue, pénètrent dans une caverne sur cette même planète, et finalement prennent peur avant d'entrer dans une salle et partent en courant parce que des E.T. y sont morts il y a 2000 ans (ça valait le coup de faire un voyage aussi long !)
- Ces mêmes scientifiques se perdent dans la caverne alors qu'ils ont un système de sondes qui la scanne de fond en comble, et que leur casque leur permet de communiquer avec le vaisseau qui peut les localiser sans problème. Pire encore ces deux zigotos reviennent quelques heures plus tard dans la salle qui les a fait fuir...
- L'air est irrespirable sur la planète, les scientifiques mettent un casque, logique, puis l'enlèvent dès qu'ils trouvent des traces d'oxygène dans l'air sans se demander si un virus y traine
- Shaw, le lendemain, refuse d'enlever son casque car une bactérie est peut-être à l'origine de la contamination de son mari (très drôle)
- mais David lui dit que non, et soit elle ne cherche pas à savoir comment il sait que non, ce qui est débile alors que son mec est mort, soit elle comprend qu'il a un truc à se reprocher et ne lui demande rien non plus, pire elle quitte la planète avec lui à la fin du film
- D'ailleurs Shaw a vu son mari se faire bruler vif par Vickers, mais elle ne lui en veut pas, elle ne lui en reparle jamais, en fait elle s'en fout
- Toujours cette même Shaw se retrouve enceinte de 3 mois, 24h après un rapport sexuel, se fait une césarienne à l'aide d'une machine, revient voir l'équipage en sang qui s'en fout et ne demande même pas ce qu'est devenu le fœtus



*****FIN DES SPOILERS*****

Et j'aurais pu soulever plus d'énormités, d'ailleurs plus j'y pense, plus j'ai de mal à croire qu'aucun membre de la Prod' ne l'ait ouvert pour signaler que le film n'a aucune ligne directrice et part vers le N'importe quoi. En fait PROMETHEUS ne mérite pas la moyenne...

The_Wire
4
Écrit par

Créée

le 31 mai 2012

Critique lue 562 fois

1 j'aime

The_Wire

Écrit par

Critique lue 562 fois

1

D'autres avis sur Prometheus

Prometheus
Prodigy
4

Critique de Prometheus par Prodigy

Bon, faisons court, mais bref. Passons sur la déception de ne pas voir un "vrai" Alien mais un film aux liens très ténus. Soit. Passons sur la joie de voir un film de SF "adulte", en tout cas qui...

le 3 juin 2012

168 j'aime

11

Prometheus
drélium
6

Il promettait

ça passe parce qu'il y a de toute façon un certain standing qui permet de se dire avec satisfaction, ah, enfin un film de SF qui ressemble à un vrai film de SF, où on a vraiment l'impression d'être...

le 30 mai 2012

153 j'aime

53

Du même critique

Au guet !
The_Wire
8

One out of a million

Il y avait une chance sur un million que j'apprécie ce bouquin, ça s'est joué à rien! Bon en fait à la base c'était une chance sur deux, alors j'ai essayé de le lire dans les pires conditions pour...

le 27 mai 2012

4 j'aime

Pacific Rim
The_Wire
7

Guillermo tu nous adaptes Gurren-Lagann maintenant ?

Léger spoil Mon opinion définitive sur le film s’est jouée au moment où Gipsy Danger fracasse la gueule du kaiju Otachi avec un bateau, je me suis évidemment dit, et je ne pense pas être le seul : ce...

le 19 août 2013

2 j'aime

Le Trône de fer : L'Intégrale, tome 4
The_Wire
7

Critique de Le Trône de fer : L'Intégrale, tome 4 par The_Wire

Je suis assez mitigé sur ce livre 4, comme j'ai pu le lire à gauche à droite, il s'agit effectivement d'un tome de transition, rien de plus, rien de moins. Martin utilise AFFC pour nous faire...

le 9 janv. 2013

1 j'aime