Un petit pas pour l'humanité
D'où venons-nous ? Et pourquoi sommes-nous là ? Voici en bref la problématique à laquelle tenteront de répondre Elisabeth Shaw, son compagnon et l'équipage qui les accompagnent. À la découverte d'une planète que nos ancêtres désignent comme leur mère. Le film commence calmement sur une exposition minutieuse des faits accompagnée de magnifiques plans d'étendues inexplorées. La tension ne tarde pourtant pas à monter. En effet, suite à la découverte d'une civilisation que nous ne pensions pas exister, les choses se compliquent. Un grand pas prétentieux pour l'humanité risque alors de faire courir à sa perte l'équipage.
Nous pouvons féliciter les prouesses (peut-être un grand mot certes...) techniques du film. En tout cas pour les effets spéciaux et les décors. Ces derniers étant pour l'un très réussis et pour l'autre assez colossaux. De même, la qualité de certains plans n'est pas sans nous faire comprendre que le réalisateur à des bagages derrière lui. Ceci arrive donc à faire ressortir la profondeur du travail. Mais cette expérience qu'à Ridley Scott ne le pousse-t-il pas à choisir la facilité ?
Rappelons tout de même (pour ceux qui n'auraient pas suivi la promotion de Prometheus) que ce film est le digne "successeur" d'Alien (1979) qui est le seul (avec Blade Runner mais dans un univers totalement différent) film de science-fiction du réalisateur. Donc toujours sur fond d'exploration de l'Espace et de découvertes de nouvelles espèces, le film essaie tout de même de sortir de son moule pour s'attaquer à l'origine de l'homme. Malheureusement, il ne tarde pas à replonger dans la première saga, de par son scénario ainsi que de par ses thématiques. Nous retrouverons donc en arrière-plan le principe de terraformation ou écogénèse (rendre habitable pour l'homme, en réunissant nos conditions de vie,une planète ou un satellite naturel) cet aussi le fond d'Aliens : le retour (1986) de James Cameron. De plus David (Michael Fassbender) l'Androïde de l'équipage n'est pas là sans nous rappeler Ash ou Bishop (2) des trois premiers opus qui sont constitués de la même manière et dans le même but : servir une personne absente. Ces indices nous permettent certes de nous situer dans le même univers qu'Alien, mais certains autres clins d'oeil tel que l'enfantement de la bestiole nous font plus penser à du radotage. David Fincher ayant déjà bien exploité le filon dans Alien 3 (1992).
Le scénario ne tient donc pas vraiment la route. Entre une problématique bateau (pompée jusqu'à la moelle) et la réutilisation des éléments de la saga originelle. Ridley Scott (scénariste de son propre film qu'il a d'ailleurs lui-même produit) joue donc la clé de la facilité pour servir son propre intérêt. Il sert (le scénario) tout bonnement la fin du film. C'est avec le dernier cliffhanger que le réalisateur place le film en tant que clef de voute de la saga qu'il a engendrée depuis Alien. Les artifices employés réussissent tant bien que mal à faire apprécier ce film que nous pouvons de ce fait aisément qualifier de blockbuster.