Prometheus par TheMidgarian
Quelques semaines et un intérêt international persistant plus tard, l'étiquette d'échec critique global reste (et restera) collé à Prometheus, chef d'oeuvre visuel et technique à l'analyse aussi riche que confuse perdue au milieu d'un script risible. Les fervents défenseurs en guerre contre la masse généralement mécontente, en bonne et due cause (mauvais screenwriting), ou pas (questions laissées en suspens), donnent à ce film ce statut intemporel de "science fiction passionnante dont on parlera encore pendant des années", un peu déplacé.
Au milieu d'un débat stérile et inepte, on trouve tout de même beaucoup d'analystes qui décortiquent et étudient, et laissent transparaître qu'après tout, Prometheus peut peut-être receler de plus d'intérêt que sa simple première approche. On y a là une fois de plus la preuve de son échec, le film s'étant immortalisé par sa confusion instigatrice de conflits entre fans et haters plutôt que sur l'intérêt du message qu'il peut essayer de porter.
Mais comme tant d'autres pourtant exceptionnelles fictions sont tombés dans les mêmes impasses, en souffrant de la même impérissable condition que les spectateurs sont stupides et s'éternisent à demander du sens là où on leur demande de le trouver eux mêmes, il convient d'expliquer pourquoi Prometheus reste, malgré tout, un mauvais film.
Posé simplement : ce que l'analyse critique nous révèle n'est pas intéressant. Le film se perd dans une pléthore de symboles en trop grande profusion qui, s'ils ont réellement un sens, n'a pas grand intérêt. De là, les plus grandes interprétations comme les plus simplistes sont accessibles et se contredisent les unes les autres. Si le film à la décence de ne pas imposer son sens, il tend vers l'autre extrême et accepte toute déconstruction sans s'engager nulle part, dans l'optique prétentieuse d'être ouvert et malléable à toute interprétation.
S'il caresse sans risque la question du combat science/foi, c'est pour ne faire qu'en mentionner l'existence et profiter de la confusion générale pour prétendre qu'il s'y intéresse sérieusement, et par là même apporter les conclusions tant attendues dans... des éventuelles suites.
Une mauvaise science fiction fourre-tout qui n'a que le mérite de la technique, irréprochable, et souffre cruellement de ses soucis de script pour accomplir la simple tâche de divertir.