Prometheus par mattidejoux
Le seul truc flippant dans cette aventure c'est qu'on puisse réunir 250 000 000 de dollars sur la base d'un scénario aussi nul.
Sinon, c'est très joli.
Les personnages agissent sans que l'on ne cerne leurs intentions, voire sans que l'on comprenne ce qu'ils font là.
Scott avait survendu le truc expliquant qu'on allait "se chier dessus de peur", c'est raté. La seule scène un peuhaletante aboutit à un gros éclat de rire : l'héroïne s'auto-avorte d'un poulpe... Pourquoi pas d'un petit chaton tout mignon?
Dans le premier Alien, le monstre était un prédateur ultime et l'allégorie d'une sexualité sauvage et débridée, Ripley une proie tragique. Le malaise et la tension s'installait vite jusqu'à la conclusion.
Dans Prometheus, le "méchant" est au choix une mélasse noire, un robot dont on ne comprend pas les intentions, des ET dont on ne sait rien, une blonde qui ne fait rien, un vieux type qui arrive à la fin du film avec son propre agenda... Aucune séquence ne se donne le temps de construire un suspens, de créer une tension.
Un discours symbolique sur la création et la foi traverse lourdement le film.
Il semble que comme Lucas concernant les prequels de Star Wars, Scott n'a pas la moindre idée de ce qui fait d'Alien un chef d'œuvre et se contente d'associer maladroitement les ingrédients espérant ressusciter la poule aux œufs d'or. Le scénario est inutilement complexe, ce qui permettra plusieurs tournées des tiroirs caisse ( merci au scénariste de Lost, maître es histoires grandiloquentes et obscures).
Prometheus est un produit hollywoodien très réussi si l'on s'en tient au cahier des charges des studios : il rapportera beaucoup d'argent en très peu de temps sans prendre de risques puisque se basant sur la réputation d'une saga à succès et permettant une à deux suites rémunératrices plus quelques Ultimate Director's cut de 3 heures...
Du point vue du spectateur, Prometheus ne fait que confirmer que Ridley Scott est un réalisateur très surestimé et qu'Hollywood n'a même plus le souci de nous divertir pour nous piquer notre fric. La mécanique est tellement bien huilée maintenant qu'un "film de science-fiction horrifique" qui ne fait pas peur, aux dialogues abscons et à l'intrigue stupide peut se vendre comme un film d'auteur révolutionnaire...
Bien belle preuve de cynisme.