Prometheus, c'était la promesse d'un avenir encore radieux pour la franchise Alien, bien malmenée par son PACS avec Predator. Ridley Scott, le grand Initiateur, aux commandes d'un film au budget mirifique, c'était la garantie du film de SF de l'année, sinon de la décennie : sombre, intelligent, beau.
Et au final, on en ressort avec l'impression persistante de s'être fait entuber par une campagne habile et un savoir-faire accompli : Prometheus, c'est beau, certes, et certains plans donnent encore le tournis. Mais tant d'incongruités, d'absurdités, de lacunes et de raccourcis malvenus plombent un sujet pourtant fascinant, explorant la genèse de la créature au travers de celle de l'Homme. Les membres d'équipage ne pèsent jamais sur un script laborieux et les péripéties qu'ils traversent sont autant d'étapes stupides pour amener péniblement un finale assez balourd : on n'est pas loin du syndrome Mission to Mars.
Gâcher ainsi tant de potentiel, c'est rageant. Et lorsqu'on apprend que Scott affirme qu'il y aura 30 minutes de scènes coupées et un montage allongé de 20 minutes sur le blu-ray, on se demande jusqu'où ira le cynisme de celui qui disait péremptoirement que la version ciné était bien son director's cut...