Dire que Prometheus était attendu tiens de l'euphémisme : dès son premier teaser, le retour à la science-fiction de Ridley Scott s'annonçait monstrueux, noir, flippant, intriguant. Le fait que l'histoire tournerait sur le Space Jockey (renommé à plus juste titre Ingénieur) avait de quoi faire baver tous les fans hardcore de la plus grosse saga de SF.
Et après deux heures de film, on ressort étonné. Car non Prometheus n'est pas vraiment un Alien 0 dans son déroulement et fonctionnement (ce qui va faire pas mal de déçu). C'est un long métrage déroutant, qui laisse le spectateur à de libres interprétations, à lui même de chercher des réponses (ou d'attendre dans une suite plus qu'annoncé, la fin très ouverte ne laissant planer aucun doute là dessus !). Prometheus se veut plus ambitieux et grandiose, tel l'évolution de l'ADN.
Une mutation même illustré dans le long métrage. Il n'est pas aussi flippant qu'espéré mais assurément glauque et dérangeant pas moments !
Après une ouverture d'un classicisme et d'une beauté incroyable (et quel magnifique main theme !), le film se déroule tel un space-opéra épuré, déroulant progressivement son intrigue. Rapidement Michael Fassbender et Noomi Rapace se détachent du lot : David pour son côté énigmatique, froid et sachant beaucoup (trop?) de choses. Et le professeur Shaw, en quête de réponse, déterminée à découvrir une vérité où ses croyances en prendront un coup ! En dehors d'eux, le traitements des personnages est bancal (la faute à un trop grand nombre) et on sent des coupes dans le montage. Comme d'habitude avec Ridley Scott, il faudra s'attendre à une version director's cut/longue qui devrait apporté plus d'épaisseurs à des seconds rôles limite transparents :-/ Passé ça, le film tiens ses promesses au niveau du spectacle (les 30 dernières minutes tendus) et du visuel (c'est irréprochable du début à la fin !). Quand à l'intrigue comme j'en parlais plus haut ce sera au spectateur de faire l'effort de comprendre, réfléchir sur certains aspects du récit, les symboles. La part de mystère dans un long métrage peut autant dérouter, énerver que fasciner. Pour ma part il m'a hypnotisé et j'ai plus qu'une hâte : retourner le voir et attendre la suite avec impatience !